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Sinistres des migrants Maliens : La profession de foi du Ministre Abdramane Sylla

Le Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine a, au cours d’une rencontre avec la presse nationale à son Département, fait le point de certains sujets chauds liés au phénomène migratoire. Autant la migration régulière est avantageuse pour notre pays, autant celle irrégulière entraîne des revers pour les familles mais aussi pour les autorités publiques.

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Le phénomène migratoire est intimement lié à l’histoire de l’actuel Mali. Les mouvements précurseurs connus remontent à la période médiévale, soit les années 500 à 1 500 sans sous estimer la pression climatique, les caravanes commerciales et le tourisme religieux.
486 milliards par an vers le Mali et bien d’autres retombées
Au Mali, plus de 4 000 000 de citoyens résident à l’étranger et mobilisent actuellement 486 milliards de fcfa l’an pour contribuer à l’amélioration du niveau de vie de leurs proches tout en investissant dans la réalisation d’équipements collectifs dans les secteurs de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire, du culte et de l’éducation. Par ailleurs, l’Etat malien travaille à une meilleure rentabilisation de cette manne.
Autres avantages tirés de la migration au delà de l’apport financier : le brassage et le rayonnement culturels, l’apprentissage de langues étrangères, la formation et l’enseignement, etc. Dixit le ministre Abdramane Sylla, les maliens sont bien appréciés dans les pays où ils vivent à la fois par les communautés locales et les autorités.
Désastres de la migration irrégulière
Cependant ces dernières années, la migration a évolué et s’est graduellement durcie compte tenu du développement du phénomène nationaliste apparu au 18è siècle matérialisé par le protectionnisme économique et la fermeture des frontières. De puissants réseaux de passeurs sont aussitôt nés autour des dividendes d’une économie souterraine qui frise la traite humaine.
Selon le ministre Sylla, si le gouvernement encourage la migration, il déconseille fermement celle irrégulière qui cause d’énormes sinistres socioéconomiques. Primo, les migrants sont constitués essentiellement de jeunes, les tragédies sont courantes dans les déserts, les mers et les prisons. Secundo, les foyers de départ sont déstabilisés et souvent traumatisés. Tercio, les départs massifs ont des répercussions négatives sur les économies locales par une baisse des productions avec en plus de la fuite irremplaçable des cerveaux.
Ainsi, en 2015, l’OIM a recensé 5 000 cas de noyades mortelles dans la méditerranée avec une grande proportion de subsahariens. Le 18 avril 2015, 376 maliens ont péri en mer sur un effectif de 824 passagers suite à un naufrage.
De janvier 2017 à aujourd’hui, 2 800 cas de noyages mortelles ont été également recensées dans la même traversée. Ces chiffres non consolidés ne prennent pas en compte les sinistres survenus dans les déserts, les routes et les prisons isolées.
Des efforts constants de 2013 à aujourd’hui avec plus de 11 000 rapatriements aériens
Malgré les maigres moyens de l’Etat, le Ministère des Maliens de l’extérieur est l’un des plus proches de ses administrés. Les visites de terrain à l’intérieur comme à l’extérieur sont courants.
Cependant, plusieurs destinations sont connues comme celles où les refoulements d’irréguliers sont vigoureux. C’est le cas de l’Algérie récemment. De ce pays, 1 223 maliens ont été rapatriés. Quant à la Libye, avec la crise de 2011, l’Etat a laissé place à une multitude de milices, de groups armés et de petits terroirs hostiles les uns contre les autres avec des prisons privées et un désordre ambiant. Malheureusement, les perspectives sont de plus en plus sombres avec la crise syrienne dont plusieurs combattants sont annoncés en Lybie. Entre 2011 et 2012 ce sont quelques 16 000 Maliens qui ont quitté ce pays grâce à l’implication de certaines organisations comme l’OIM.
En tout ces dernières années, 4 491 maliens ont été rapatriés de la Libye dont 287 en 2013, plus de 290 en 2014, 207 en 2015 et plus de 3 000 en 2017.
Nos compatriotes en difficultés ont été également rapatriés d’autres pays ces quatre dernières années. Ils sont 1 379 de l’Arabie Saoudite, 244 de la Guinée équatoriale, 2 245 de la Centrafrique, 300 du Gabon. En tout 11 172 ont été secourus par le rapatriement aérien sur leur pays.
Pas de malien vendu en Libye
Lors de la rencontre, le ministre Sylla fustigé le phénomène de l’esclavage d’êtres humains en Libye qu’il a qualifié de barbare et de grossière. Cependant aucun ressortissant malien n’a été recensé comme ayant été victime de cette situation au stade actuel des investigations.
La difficulté principale des maliens sur place est l’absence d’Etat et la profusion de groupes et de prisons où ils se retrouvent très souvent avec des pratiques de tortures, d’enlèvements, d’assassinats crapuleux, de chantages, de travaux forcés et de paiements de rançons. En 2013, quelques 212 maliens avaient été ainsi recensés dans les prisons connues. Ces personnes ont été toutes rapatriées à Bamako.
Suite au développement de la situation, le ministère des maliens de l’extérieur qui a entamé son programme de rapatriement volontaire de la Libye depuis 2013, a déjà organisé plusieurs opérations dont un vol sur Bamako le 9 novembre (plus de 200 personnes dont d’anciens prisonniers) et d’autres par route sur le Niger. Un vol est également attendu sur Bamako le 24 novembre avec 123 rapatriés sur 170 annoncés par l’OIM. L’implication exceptionnelle du Président du conseil de base des maliens en Lybie, M. Harouna Diarra a été saluée. Le 7 décembre un autre vol est programmé sur Bamako en provenance de la Lybie.
Le gouvernement a adopté en septembre 2014, une politique nationale de la migration dotée d’un plan d’actions évaluées à 120 milliards de fcfa. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce document, le Ministère des maliens de l’extérieur et ses partenaires comme les Pays-Bas ont accéléré les campagnes de sensibilisation contre la migration irrégulière (régions, cercles et communes au besoin). Au cours de ces campagnes les jeunes sont privilégiés.
Le Gouvernement a également décidé d’étendre les antennes de la délégation générale des Maliens de l’extérieur au niveau des différentes frontières avec des missions de collecte de données et d’information. Grace à la biométrie les cas de faux documents sont facilement repérés.
Un objectif de 800 000 emplois de réinsertion migrants
Parallèlement, plusieurs projets dont financés dans le cadre de la réinsertion des migrants de retour. Ces deux dernières années 1 200 jeunes ont bénéficié de ce dispositif sans compter plusieurs autres programmes en cours au ministère en charge de l’agriculture et au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Par exemple un projet de 13 milliards fcfa lancé récemment par le Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle vise plus de 8 000 bénéficiaires dont les migrants de retour. En plus 25 200 ha ont été aménagés et attribués aux maliens de l’extérieur. En tout 800 000 emplois seront générés par les différents dispositifs.
Le financement de projets, c’est également ce que propose la plupart des pays de l’UE pour tous les migrants qui acceptent de revenir au Mali. C’est le cas de l’Espagne, l’Italie, etc. Récemment le Ministre Sylla avait conclu avec la partie italienne un financement de 1 600 000 euro au profit de migrants maliens dans ce pays avec à la clé 50 hectares de terres à Manantali. Le financement a été déclassé faute de volontaires au sein de la communauté malienne en Italie. Dans ce pays vivent 300 000 subsahariens dont quelques 50 000 maliens. Sur ce chiffre 20 000 sont considérés comme étant réguliers alors que 25 000 vivent internés dans les centres d’accueil.
Avec le fonds fiduciaire UE (cf sommet de la Valette, 2015) le Mali dispose déjà de 99 milliards de fcfa pour le financement d’une dizaine de grands projets dans les divers secteurs comme l’anacarde, la gomme arabique, etc.
Le Ministre des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Abdramane Sylla connu pour sa grande combativité et au fil des principes a également informé l’auditoire de l’achèvement de la Maison des maliens de l’extérieur et de l’étude portant création d’une Banque des Maliens de l’extérieur, deux projets chers au Président de la République SEM. Ibrahim Boubacar Kéïta.

Casimir SANGALA

Source: Bamada.net

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