Plus d’une soixantaine de responsables des structures techniques impliquées dans les questions frontalières et la coopération transfrontalière ainsi que des représentants de la société civile de la Région de Sikasso ont participé les 27 et 28 mai à un forum de restitution du diagnostic sur la libre circulation des personnes et des biens, l’accès transfrontalier aux services publics et la coopération transfrontalière.
Le forum qui s’est déroulé dans la capitale du Kénédougou était organisé par le Laboratoire Citoyenneté (LC), une association de droit burkinabé à vocation sous-régionale. Il visait à informer et sensibiliser les acteurs locaux frontaliers sur la question, les enjeux et défis de la coopération transfrontalière, la règlementation, les atouts et les faiblesses inhérentes au processus d’intégration.
L’autre objectif du forum était de partager avec les responsables sikassois, le bilan peu reluisant de la coopération transfrontalière caractérisée, entre autres facteurs négatifs, par les tracasseries policières et administratives, l’absence d’une approche communautaire des services publics se traduisant par les difficultés d’accès transfrontalier aux services sociaux de base et la faiblesse voire l’absence de sentiment d’appartenance communautaire.
Pour le représentant du Laboratoire Citoyenneté, Boureima Ouédraogo, l’intégration des citoyens des Etats membres de l’UEMOA et de la CEDEAO passe par un accès fluide et équitable aux services publics dans les Etats d’origine comme de résidence. Selon lui, l’étude diagnostique dont les résultats étaient au centre de la session, participe de cet effort de créer les conditions d’un accompagnement efficient de la construction participative de l’intégration régionale.
Le président du Conseil régional de Sikasso, Yaya Bamba, a remercié le Laboratoire Citoyenneté pour l’opportunité de dialogue et d’échanges qu’il a offert aux collectivités territoriales, aux services techniques déconcentrés et aux organisations de la société civile sur une question aussi importante. « En raison des problèmes liés à la mobilité au sein des zones frontalières, il est important que nous nous engagions résolument dans la construction de coopérations décentralisées, dynamiques et efficaces dans notre espace communautaire », a-t-il préconisé avant d’évoquer un exemple concret de coopération décentralisée entre la Région de Sikasso et celle des Cascades au Burkina Faso.
Soutenue par la coopération suisse et le Danemark, cette opération a permis la réalisation au bénéfice des populations frontalières du Mali et du Burkina Faso, de pistes rurales entre Loulouni au Mali et Ouéléni au Burkina Faso, ainsi que des aménagements hydro-agricoles.
Le gouverneur de la Région de Sikasso, Mahamadou Diaby, a encouragé le Laboratoire Citoyenneté pour les actions conduites dans le cadre du programme « Action publique et citoyennetés » dont l’ambition est de contribuer à renforcer les liens séculaires qui unissent les populations de l’espace Sikasso-Korhogo-Bobo Dioulasso (SKBO).
Il a garanti l’engagement total des autorités de Sikasso à accompagner toute initiative visant à renforcer la coopération transfrontalière et les liens entre les populations de l’espace SKBO.
Durant les travaux, les résultats de l’étude diagnostique menée par les chercheurs du laboratoire Andal dans la zone frontalière de Zégoua au Mali ont été présentés, suivis de travaux en groupes sur des thèmes relatifs aux collectivités territoriales, aux services techniques déconcentrés et à la société civile.
F. DIABATE
AMAP-Sikasso
source : L ‘ Essor
