La CADERKA a identifié les potentialités, atouts et opportunités, contraintes et défis de développement de la région et proposé des pistes de solutions pour la bonne gouvernance locale et la relance de l’essor économique

La Coordination des associations de développement de la région de Kayes (CADERKA) a tenu ce week-end, à la Maison des ainés, des journées de réflexion sur le thème « Contribution de la CADERKA au processus de développement économique, social, et culturel de la région de Kayes, dans le contexte de la régionalisation ». La cérémonie d’ouverture était présidée par Adama Cissouma, représentant le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il avait à ses côtés son collègue du ministère des Maliens de l’extérieur, Cheickné Detteba Kamissoko, le représentant du président de l’Association des Maliens de l’extérieur, parrain de ces journées, Mamadou Bane, et Tibou Fainké, le président de la CADERKA.
Les ressortissants de Kayes à Bamako entendent diagnostiquer les maux qui freinent le développement économique, social, et culturel de leur région en vue de définir les orientations d’un futur programme de développement. Ils ont identifié les potentialités, atouts et opportunités, contraintes et défis de développement de la région et proposé des pistes de solutions pour la bonne gouvernance locale et la relance de l’essor économique de la première région administrative du Mali. Cette action s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase de la décentralisation qu’est la régionalisation, sur l’ensemble du territoire national prévue dans l’accord pour la paix et la réconciliation.
La politique de décentralisation a été mise en œuvre en 1992 et détermine les conditions de la libre administration des collectivités territoriales. Le processus a permis d’installer un cadre législatif et réglementaire pour la gestion d’une pyramide de 761 collectivités territoriales : 703 communes, 49 cercles, 8 régions et un district. Cette première étape de la décentralisation, ou communalisation, a mis un accent particulier sur les collectivités communes.
Notre pays a traversé une crise sans précédent depuis 2012 avec l’occupation des deux tiers du territoire, mettant à rude épreuve toutes les composantes de la société malienne dans toutes les régions, avec comme toile de fond « la mal gouvernance ». Les Etats généraux de la décentralisation, tirant toutes les leçons de cette crise, ont identifié une série de solutions de sortie de crise parmi lesquelles le renforcement du processus de décentralisation. Un accent particulier a ainsi été mis sur la collectivité région à travers une stratégie dite de régionalisation. Cette deuxième étape de la décentralisation consiste à mettre le développement régional au centre de la gouvernance locale pour assurer un véritable développement humain durable, prenant en compte les préoccupations réelles des populations à la base.
Cette nouvelle vision de l’Etat consiste à passer de la communalisation à la régionalisation. Elle donnera un nouveau souffle à la décentralisation grâce aux transferts des compétences et de ressources aux collectivités territoriales. L’identification et l’évaluation participatives des sources de revenus, des infrastructures à réaliser, des équipements à acquérir, des ressources humaines et financières disponibles, des charges récurrentes pour le bon fonctionnement des infrastructures existantes ou à mettre en place, sont entre autres conditions nécessaires, selon la CADERKA, pour réussir.
C’est à la mise en œuvre de la régionalisation que la CADERKA se propose de contribuer pour instaurer la paix, renforcer la cohésion sociale et accélérer la croissance économique de la région. Le défi aujourd’hui pour toutes les régions est l’amélioration de l’offre de services de base par la création d’emplois et donc de richesses, a admis Adama Cissouma. La réponse à ce défi passe par la création d’entreprises qui est la voie la plus sûre, estime-t-il. Il a salué les ressortissants qui se battent à l’extérieur pour le développement de leur région et assuré que le gouvernement accompagnera toute initiative allant dans cette dynamique.
Mamadou Bane a invité l’ensemble des populations de Kayes à s’unir dans l’action pour atteindre les objectifs de développement humain.
Les résolutions et recommandations de ces journées doivent être, selon le président de la coordination, un prélude à l’organisation d’un forum initié par le gouvernement à Kayes sur le développement économique, social, et culturel de la région. Il regroupera tous les fils de l’intérieur comme de l’extérieur de la région de Kayes, leurs sympathisants et les partenaires de la coopération décentralisée.

A. A. MAIGA

source : L Essor