Mobiliser les producteurs autour des technologies promues, partager les leçons apprises, les cas de succès et les contraintes dans l’application des nouvelles technologies agricoles vulgarisées, tel était l’objectif principal d’une mission du projet «mise à l’échelle des technologies agricoles intelligentes face au climat» (CSAT-IITA) qui s’est rendue mercredi dernier à Lanfiala dans la Commune rurale de Loulouni. La délégation était composée, outre des responsables du projet CSAT-IITA et de ses partenaires, des représentants de la direction régionale de l’agriculture de Sikasso, de la direction de l’ONG AMEDD ainsi que des producteurs démonstrateurs, multiplicateurs de semences et disséminateurs dans les communes.
Financé par l’ambassade norvégienne, l’objectif principal du projet CSAT-IITA est de contribuer à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire dans ses régions d’intervention (Sikasso, Ségou, Koulikoro et Kayes). Le projet a mis en place 415 parcelles de démonstration et 222 parcelles de multiplication de semences de qualité avec les producteurs collaborateurs. Ce qui permettra aux autres agriculteurs de choisir les options qu’ils souhaitent appliquer dans leurs champs. Dans l’optique de mobiliser, d’informer et de sensibiliser les acteurs concernés par le projet, l’ONG AMEDD l’un des partenaires, a organisé ces visites inter paysannes dans les Régions de Sikasso et Ségou.
La délégation conduite par le coordinateur du projet CSAT-IITA, Tahirou Abdoulaye, s’est rendue dans les 5 villages situés autour de Lanfiala. Sur place, elle a visité les parcelles de démonstration, recueilli leurs impressions des producteurs en vue d’une plus grande appropriation du projet.
Le paysan Seydou Traoré a cultivé du soja et du maïs. Quant à Fotigui Sanogo, il a fait 1,5 hectare de soja. Toutes ces visites ont été ponctuées d’échanges entre les responsables et les producteurs qui ont bien apprécié ces nouvelles technologies. Tahirou Abdoulaye s’est dit satisfait des produits obtenus par les agriculteurs avant de rappeler l’objectif du projet qui est de mettre à l’échelle les technologies agricoles intelligentes face au changement climatique pour améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire au Mali et au Niger.
Le directeur des opérations de l’ONG AMEDD, Oumar Samaké, a indiqué que son organisation intervient dans les Régions de Sikasso et de Ségou dans le cadre de l’exécution du projet CSAT. Ce sont 16 communes des deux régions, où l’ONG accompagne et renforce les capacités de plus de 5.000 agriculteurs à faire face au changement climatique. En deux ans de mise en œuvre 1.500 hectares de parcelles d’adaptation ont été réalisés. Cela prouve à suffisance que les producteurs ont maîtrisé les nouvelles technologies, a détaillé Oumar Samaké.
Le directeur régional de l’agriculture de Sikasso, Mory Sylla, a précisé que toutes les actions menées auprès des paysans vont dans le sens de l’atténuation et de l’adaptation aux effets néfastes du changement climatique. Il a rappelé que le projet CSAT-IITA a effectivement apporté des variétés améliorées et des technologies appropriées à l’adaptation au changement climatique. Selon Mory Sylla, toutes les stratégies du projet s’inscrivent en droite ligne des préoccupations de son département et sont bénéfiques pour les producteurs des localités couvertes. Il a félicité le CSAT-IITA qui fait aussi des démonstrations sur d’autres variétés comme le sorgho, le mil, l’arachide, en plus du soja et du maïs au grand bénéfice des producteurs de la région.
Fousseyni DIABATÉ
Amap-Sikasso
Source : L’ESSOR