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Signature de l’accord de paix et réconciliation : LE PREMIER MINISTRE DEMANDE L’UNION SACRÉE

Fidèle à sa méthode participative et inclusive, le Premier ministre a rencontré, une nouvelle fois, hier les partis politiques et les organisations société civile

Le Premier ministre Modibo Keïta a convié hier la société civile et les partis politiques à une réunion d’information sur la signature de l’Accord de paix et de réconciliation d’Alger dont la cérémonie est prévue ce matin. De nombreuses personnalités de la classe politique et de la société civile ont répondu présent à la rencontre qui a eu lieu dans la salle de conférence de la primature.

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Le chef du gouvernement, en grand boubou basin blanc, a fait son apparition dans la salle peu après 10 heures. « L’ensemble de la communauté et de la médiation internationale est en phase avec nous pour maintenir la date du 15 mai pour la signature de l’Accord de paix et de réconciliation pour le Mali », annoncera-t-il d’entrée de jeu. Il a révélé ensuite qu’il a reçu l’information selon laquelle la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA) s’était rendue hier à Alger pour parapher le document.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop est intervenu pour confirmer que la Coordination des mouvements rebelles a apposé enfin son paraphe sur l’accord, imitant le gouvernement et la Plateforme des groupes d’autodéfense qui l’ont fait depuis le 1er mars dernier dans la capitale algérienne. « La CMA vient de parapher à Alger le projet d’accord de paix », a révélé le chef de la diplomatie avec un sourire de satisfaction. La nouvelle a été saluée par une ovation de l’assistance.
Dans la salle, des informations faisaient état de la participation de la CMA à la cérémonie d’aujourd’hui à Bamako pour la signature de l’accord. « S’ils ne signent pas demain, ils pourront le faire après », a clarifié le Premier ministre. Mais il semble établi que les mouvements rebelles ne seront pas présents à la grande cérémonie d’aujourd’hui. Après le paraphe du document hier à Alger, le leader du MNLA Bilal Ag Cherif a signifié que la CMA demande l’ouverture de nouvelles négociations avant de signer (voir synthèse de M. Keïta).
L’annonce du paraphe de l’accord pour la rébellion a fait souffler un vent d’optimiste sur la rencontre. Le Premier ministre a renforcé cette atmosphère en annonçant qu’une dizaine de chefs d’Etat pourrait assister à l’événement historique. « Nous sommes dans une situation anormale. C’est pourquoi il faut tout vérifier avant d’en donner la certitude », a précisé le chef du gouvernement qui a déploré la détérioration du climat sécuritaire depuis l’annonce de la date de la signature de l’Accord de paix et de réconciliation.
« Nous avons demandé à la MINUSMA de sécuriser les populations. C’est son rôle. Nous avons aussi informé l’opinion nationale et internationale que les Forces armées et de sécurité du Mali sont cantonnées à Ménaka. Elles seront en légitime défense et pourront riposter quand leurs positions seront attaquées », a prévenu Modibo Keïta.
Pour la défense de l’intégrité et de la souveraineté de notre nation, de la paix et de la réconciliation nationale, le chef du gouvernement a appelé nos compatriotes à l’union sacrée pour surmonter les dures épreuves qui nous sont imposées. Car, dira-t-il, c’est le Mali qui est jeu.

TROIS DELEGUES. La représentante de la Cafo, Oumou Touré a appuyé les propos du chef du gouvernement en renchérissant que la paix n’a pas de prix. « Notre engagement et notre patriotisme doivent se manifester aujourd’hui et demain », a-t-elle martelé en attirant l’intention des uns et des autres sur les violences dont sont victimes les femmes et les enfants.
Représentants de partis politiques de la majorité, du centre, de la société civile, autorités traditionnelles, chercheurs, leaders religieux (chrétiens et musulmans), jeunesse, femmes… se sont succédé pour exprimer leur soutien à la signature de l’accord. Toutefois, ils ont demandé la communauté internationale et la médiation de sortir des positions et des discours ambiguës. Des intervenants ont rappelé que la communauté internationale a le devoir d’aider le gouvernement à protéger les populations.
Certains orateurs ont interpellé le Premier ministre sur la nécessité de mettre l’armée en capacité d’accomplir sa mission régalienne. Le plus difficile, selon eux, est la mise en œuvre de l’accord. Cette mise en oeuvre doit aller au-delà de la simple signature, pour un engagement véritable de toutes les parties. Le Premier ministre a rassuré qu’une structure sera mise en place pour l’application correcte et harmonieuse de l’accord de paix.
La majorité présidentielle par la voix de son président Boukassoum Haïdara, a exprimé son soutien à la décision de signer le document et invité le gouvernement à tout mettre en œuvre pour permettre aux populations de retrouver la paix.
Pour sa part, le représentant des partis politiques de l’opposition, Tièbilé Dramé, a été laconique : « Nous n’avons pas encore reçu l’invitation à la cérémonie de signature. Nous nous prononcerons quand nous l’aurons reçue ».
Le chef de la diplomatie s’en est excusé et a informé que chaque parti politique a le droit de se faire représenter par trois délégués. Pour sa part, le chef du gouvernement a salué les talents du négociateur principal de l’Accord de Ouagadougou. « Cet accord est aussi le résultat de vos efforts déployés dans le cadre de celui de Ouagadougou. Ce que vous avez fait va au-delà de votre personne. Souffrez que je vous remercie », a lancé Modibo Keïta à l’endroit de Tièblé Dramé.
Le chef du gouvernement a expliqué que l’union sacrée de tous les fils du pays doit être de mise, invitant les uns et les autres « à ne pas vouer aux gémonies nos partenaires ».
Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires qui ont perdu la vie dans les attaques de ces dernières semaines, perpétrées par les groupes rebelles. Une prière pour la réussite de la cérémonie de signature de l’Accord de paix et la réconciliation nationale, dite par pasteur S. Mathieu Fané, président du collectif Amine-Reveil, a mis fin à la rencontre.
C. M. TRAORÉ

source : L Essor

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