C’est finalement à New York que le gouvernement de Sierra Leone a réalisé la vente aux enchères de l’un des plus gros diamants connus, trouvé en mars dans la province de Kono, à l’est du pays. La pièce de 709 carats, environ 140 grammes, a été acheté plus de 6,5 millions de dollars par un joaillier britannique, et l’argent va aller directement et complètement en Sierra Leone. Et le gouvernement de Freetown veut en faire un symbole de la gouvernance actuelle.
Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Dès avril, le gouvernement de Sierra Leone avait voulu vendre cet énorme diamant, mais l’offre de plus de 7 millions de dollars avait été jugée insuffisante. Ce lundi, après plusieurs expertises, il a finalement été adjugé à 6,5 millions.
Alors, le pasteur Emmanuel Momoh, dirigeant de la société minière ayant découvert le diamant, était un peu frustré. « C’est vrai qu’on espérait en tirer un peu plus aujourd’hui. Mais selon les experts, c’est un prix correct par rapport à la qualité de ce diamant, donc on accepte ce que l’on va nous donner. »
Ayant choisi de de remettre la pierre aux autorités, il va tout de même recevoir 26 % du prix de la vente, soit 1,7 million. Le gouvernement disposera lui de 59 %, et le fonds de développement de la région, de 15 %.
Promis, cet argent va être utilisé pour développer l’éducation, la santé, l’énergie, les routes. Dans le village du pasteur Momoh, il n’y a ni électricité ni système d’assainissement.
Les « diamants de la paix »
Porte-parole de la présidence de Sierra Leone, Abdulai Bayraytay veut croire au début d’un cercle vertueux : « Nous nous débattons avec cette image déplorable des “diamants de sang” pendant la guerre civile. Mais le pays change désormais le récit autour de ces diamants. Aujourd’hui, les acheteurs n’achètent pas des pierres précieuses comme les autres, ce sont des “diamants de la paix”, pour continuer à améliorer la vie de notre population. »
Ainsi, quelques centaines de milliers de dollars en moins ou en plus, ce ne serait finalement pas le plus important. « C’est le prix de la transparence », a assuré l’organisateur de la vente.
Rfi