De la marée humaine qui a prévalu à son élection, à l’issue de laquelle il jouit d’une légitimité jamais égalée en tant Président de la République le mieux élu de l’histoire du Mali, aux frustrations suscitées çà et là chez le Malien lambda, il y a comme un maillon manquant quelque part dans la chaîne liant le Président IBK aux Maliens. Puisqu’il est d’une vérité connue qu’il n’y a jamais de fumée sans feu, il ne serait pas superflu du tout de demander si le Président lui- même n’y est pas pour quelque chose. Pas aisé dans ce cas, vous conviendrez, de toucher du doigt, et de mettre en exergue ce “petit quelque chose” ! Mais si nous étions IBK, disons si j’étais IBK, j’allais m’imposer un petit travail de “remake” dont la substance serait…
Si j’étais IBK, je communiquerais mieux, via un mécanisme ne laissant aucune place aux supputations. Les Maliens auraient compris que la création de la Haute Cour de Justice relève plutôt de mon souci, disons de votre souci, de combler un vide constitutionnel, et non d’un esprit revanchard de voir l’ancien Président Amadou Toumani Touré juger pour “Haute trahison”. Je pense, et je suis convaincu que c’est la première option qui motive et guide votre conviction quant à la nécessité de donner corps à la Haute Cour de Justice… même si quelque part, il y eut un mauvais casting au départ.
Je serais le locataire de Koulouba, j’allais attendre que la Haute Cour de Justice sorte d’abord des chantiers battus avant d’émettre l’idée d’une possible poursuite contre ATT ! Et jamais je n’aurais accepté que mon Ministre porte-parole sorte à la télé pour égrener ce qui pourrait être considéré comme chefs d’inculpation contre ATT… en lieu et place de dame Justice.
Je n’aurais pas permis à mon directeur de cabinet de se substituer à mon directeur de la communication pour un quelconque élogieux auto-satisfecit.
Si j’étais IBK, j’allais tout de suite élargir la base sociale de mon gouvernement en procédant à un remaniement ministériel après la mise en place des organes de l’Assemblée Nationale. Une base sociale forte et élargie, c’est ce qui manque le plus au gouvernement Oumar Tatam LY !
Nuance: une base sociale forte ici n’est pas synonyme de “partage de gâteau”, elle renvoie plutôt à un renforcement de l’équipe gouvernementale, et pas forcément en nombre, mais en homme aux assises politiques et sociales fortes. Il y en très peu dans l’équipe Tatam Ly, très souffrante déjà de l’absence d’un agenda politique organisé structuré et contrôlable. Ce que d’aucuns ont appelé Dpg (Déclaration de Politique Générale).
Si j’étais IBK, je me débarrasserais de ce sempiternel “tapis rouge” qui me suit partout, même dans les enclos. Et j’aurais, depuis un bon moment déjà, foulé le sol de toutes les trois régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal) ! Ne serait-ce que pour signifier à qui veut que ces régions sont parties intégrantes du Mali !
Et pour clouer le bec à mes détracteurs qui ne manquent pas l’occasion de dire que je n’ai pas, depuis mon élection, dépasser la Tour de l’Afrique, autrement appelée “Adam Bâ ka woussoulan daga”.
Ne riez pas, en politique, il n’y a pas de détail qui n’est pas “fantasmagorifiable” et “surdimensionnable” pour celui qui veut abattre son chien !
Enfin, si j’étais IBK, je sortirai de “Je … comme ceci”, “Je … comme cela” pour entrer dans “nous” qui sied le plus à la dimension de l’Institution que je suis !
Assane S. DOLO