Cette semaine encore, les forces armées françaises ont payé le prix du sang de leur engagement dans notre pays. 13 militaires de Barkhane ont perdu la vie alors qu’ils menaient une opération anti-terroriste dans la région de Ménaka.
Avec plus de 200 casques bleus morts depuis la création de la MINUSMA en 2013, la communauté internationale nous assure elle aussi de son combat en faveur de la paix au Mali. Nos alliés subissent, comme nous, la menace grandissante des groupes djihadistes et ne peuvent en être jugés responsables.
Attisé par des intérêts obscurs, le sentiment anti-français enfle parmi la population, à mesure que la situation sécuritaire se dégrade. Il vient même d’être ravivé par le chanteur Salif Keita (certes monument de la musique, mais pas de la politique !) ou encore par le député Oumar Mariko, dont on sait d’ailleurs que les propos étaient erronés…
Cessons s’il-vous-plaît de proférer, envers ceux qui nous aident, des discours d’ingratitude qui nous déshonorent. A-t-on la mémoire courte ? Comment vivrions-nous aujourd’hui si les soldats français, intervenus à la demande de nos autorités maliennes en 2012, n’avaient pas interrompu la progression des djihadistes d’Ansar Dine qui se déplaçaient vers la capitale ?
L’engagement des forces armées maliennes est bien évidemment à saluer. Elles subissent de plein fouet la recrudescence des attaques meurtrières des djihadistes et combattent courageusement tous nos ennemis. Mais au lieu de nous mobiliser contre des bouc-émissaires que nous jugeons responsables de tous nos maux, appelons plutôt notre gouvernement à prendre ses responsabilités, soutenons l’armée dans son combat, réclamons une meilleure formation et de meilleurs équipements pour nos hommes. Comme l’a proposé tout récemment le ministre de la défense, exigeons même la présence de nos députés sur le terrain…
Devant l’ampleur de la tâche, nous voyons bien que les FAMa ont besoin de l’aide de nos alliés, pour stabiliser le pays en le débarrassant des foyers terroristes ! La présence de nos partenaires au Mali n’a pas d’autre objectif, contrairement à ce que certains artistes et leaders d’opinion peuvent laisser entendre dans les médias pour se faire exister. Mais leurs propos ne font que détourner l’attention…
Cessons de nous tromper d’ennemis et combattons avec la plus grande fermeté les véritables causes de la crise que sont la corruption et le terrorisme !
C’est ainsi que nous reprendrons les rênes de notre destin ! Cela sera bien la meilleure façon de montrer que la présence de ceux que nous fustigeons injustement, n’est plus nécessaire à nos côtés.
Idrissa Khalou
Malivox