Au Sénégal, le débat sur la gestion des ressources pétrolières et gazières se poursuit avec le dossier d’Adama Gaye. Cet ancien journaliste, devenu consultant et qui se présente comme « militant pour la transparence », est en prison depuis fin juillet. En cause : des textes publiés sur sa page Facebook mettant en cause la gestion du secteur des hydrocarbures par le président Macky Sall. Mis en examen pour « offense au président » et « atteinte à la sûreté de l’État », il a livré ce mercredi sa version des faits.
Sur la page Facebook d’Adama Gaye, les messages postés fin juillet sont virulents, directement adressés au chef de l’État, accusé de « brader » les ressources du Sénégal. Entendu par le doyen des juges, il a défendu la thèse du piratage.
« Les choses ont été altérées par une main extérieure. Sa page Facebook n’était pas vraiment sécurisée. Donc sur l’ensemble du texte, il y a des choses que monsieur Gaye et d’autres qu’il ne peut reconnaitre parce que ne l’ayant pas écrit », explique maître Seydou Diagne, l’un de ses avocats.
Pour la défense d’Adama Gaye, cette affaire est emblématique et questionne sur le délit d’offense au chef de l’État, l’article 254 du code pénal : « Au Sénégal, la question est confuse les fonctions de chef de l’État, président de la République et chef de parti. La société civile et les dissidents doivent être en mesure, quand même, de critiquer le secrétaire général de l’APR. Monsieur Gaye, notre client, n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression et d’opinion, bien sûr, en donnant son point de vue sur la marche du pays. »
Ce délit d’offense au chef de l’État doit être abrogé selon Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal. Pour l’heure, les avocats d’Adama Gaye ont déposé une nouvelle demande de liberté provisoire.
RFI