Un mois avant le premier tour de la présidentielle sénégalaise prévu le 24 février, alors que la tension est forte entre la majorité et l’opposition, notamment les proches de Karim Wade et de Khalifa Sall, le musicien Didier Awadi a publié sur les réseaux sociaux une lettre, à la fois drôle et critique avec l’ensemble de la classe politique.
« Bonjour mon frère Ndiaye, c’est encore Ndiaye depuis Dakar », commence à écrire Didier Awadi. Féru d’écriture, le rappeur sénégalais a créé Ndiaye. Un Sénégalais lambda qui écrit à son frère basé au Canada.
Et en ce moment, Ndiaye scrute la politique et prépare la campagne avec son CSTLM. « Comité de Soutien à Tout le Monde. La stratégie est simple : tu viens avec ton argent, on te fait le show. On porte tes t-shirts, on fait ta mobilisation, 5 000 francs par personne, s’il te plaît ».
Avec humour et pertinence, Ndiaye, personnage fictif qui prend vit sous la plume d’Awadi, liste ensuite tous les partis politiques qui ont choisi de s’associer, comme le Parti socialiste avec le pouvoir et donc n’auront pas de candidat à la présidentielle. « Pour le PS, RND, AFP, PIT, PAI, URD, LD/MPT, AJ/PADS, c’est presque Rest in peace (Repose en paix). Macky les a décédés au calme ».
Panafricaniste engagé, Didier Awadi donne aussi la parole à Ndiaye sur les récents crédits, obtenu par Macky Sall auprès de la banque mondiale et des bailleurs, notamment la France. « Sept mille milliards de francs de dettes pour nous, nos enfants, leurs enfants, les arrière-petits-fils et leurs copines. Je préfère les croissants à leur croissance ».
Très distant de l’arène politique, Didier Awadi a donc trouvé, avec les lettres de Ndiaye, un moyen pertinent de faire entendre sa voix qui est au Sénégal souvent celle des sans voix.
RFI