La société publique sénégalaise de transport de bus Dakar Dem Dikk (« aller/retour », en wolof) a lancé jeudi 23 janvier son service inter-régional Afrique Dem Dikk, avec sa nouvelle liaison vers Banjul, en Gambie.
Les bagages –2 maximum par personne– sont rangés. Fatou Ba attend patiemment le départ du premier bus à destination de Banjul. Elle se rend régulièrement en Gambie. « Je m’y rends tous les deux mois. Je prenais le taxi, mais ce n’est pas confortable, en plus, c’est risqué. Je suis contente maintenant avec les bus. »
Prochaines étapes : « Guinée, Mali et Mauritanie »
C’est parti pour 6 heures de route, dans l’air climatisé, via le récent pont entre le Sénégal et la Gambie. Le billet coute 12 000 FCFA, environ 18 euros. Plus cher que les taxis 7 places, mais beaucoup moins que l’avion.
C’est la première étape d’une stratégie de désenclavement et vers plus de mobilité entre le Sénégal et les pays de la sous-région. La destination Banjul, ce n’est que le début, affirme Mamadou Silèye Anne, directeur du transport international de la société Dakar Dem Dikk. « La prochaine étape, c’est d’aller vers la Guinée, le Mali et la Mauritanie. L’enjeu, c’est de désenclaver les pays et participer à la libre circulation dans l’espace Cédéao ».
« Le transport pour intégrer les peuples »
Cela répond à un besoin de mobilité inter-régionale, renchérit Aubain Sagna, secrétaire général du ministère des Transports. « C’est une première qu’une grande société sénégalaise aille vers l’intérieur de l’Afrique. L’intégration régionale signifie intégrer les peuples, et le transport est le moyen le plus efficace pour y arriver. »
Habituée des déplacements, Adja Oumy Ndiaye fait le test. « Je vais le prendre pour voir. Si ce n’est pas satisfaisant, je vais arrêter ».
C’est également un test pour les transporteurs privés, face à cette nouvelle concurrence.
RFI