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Semaine nationale de la sécurité routière à Sikasso: le plan d’actions de Sikasso

La salle de conférence de l’hôtel Cinquantenaire de Sikasso a abrité, lundi dernier, le lancement de la 14è édition de la Semaine nationale de la sécurité routière, couplée au Forum national de la sécurité nationale. « Tous ensemble pour combattre l’insécurité routière». Le maître-mot de cet événement en disait long sur ses enjeux réels.

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Placée sous l’égide du secrétaire général du ministère des Transports, Sinè SANOGO, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du chef de cabinet dudit ministère, Abdoulaye MAGASSOUBA ; le gouverneur de la région de Sikasso, Bougouzanga COULIBALY ; le maire de Sikasso, Kalifa SANOGO ; le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière, le chef d’escadron Mamadou Sidiki KONATE ; le représentant du Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali), Abdou Karimou MAIGA. On y notait également la présence de plusieurs partenaires et acteurs publics et privés intervenant dans le domaine de la sécurité routière au Mali, notamment les représentants des chauffeurs et conducteurs routiers, policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, agents de santé, etc.
Pour camper l’événement, le maire s’est dit honoré par le choix de Sikasso qui n’est pas fortuit, selon lui. Il en est d’autant plus persuadé que Sikasso est un carrefour commercial et les risques d’accidents y sont bien réels. L’édile de la ville en a profité pour appeler à un meilleur comportement de tous les jours afin de réduire de façon significative le nombre d’accidents de la route.
Le représentant du CNJ-Mali, quant à lui, après avoir félicité les autorités maliennes pour cette initiative, a réitéré la volonté des jeunes à lutter contre l’insécurité routière. Cet engagement citoyen apparaît comme un filet de protection pour les jeunes qui sont en réalité les victimes les plus dramatiques des accidents de la route.

Des chiffres symptomatiques
D’après les statistiques, au Mali, 5532 accidents corporels sur les enfants ont été recensés ayant engendré 541 tués. Dans ce décor macabre, les jeunes sont conscients que « la route tue au même titre que le terrorisme et de la même manière contre le djihadisme, la lutte contre l’insécurité routière doit être menée au Mali avec la même détermination». Un drame dont la responsabilité incombe autant aux citoyens qu’à l’Etat.
Il est donc logique que le représentant des jeunes salue l’initiative de la Décennie d’actions de la sécurité routière 2011-2020 des Nations-Unies qui souligne que : « si aucune action n’est menée, l’insécurité routière deviendra la 5è cause de mortalité d’ici 2030». Le CNJ-Mali, qui pense qu’il n’y a pas de fatalité en la matière, estime que
pour lutter contre l’insécurité routière, il est stratégique de revisiter le plan de circulation du District de Bamako vieux de 28 ans, en mettant en place un dispositif de feux de signalisation performant avec un suivi régulier des ceux qui sont défectueux pour leur entretien rapide, car des vies humaines en dépendent. De la même manière, les jeunes considèrent qu’il faut continuer sans relâche l’opération de libération des trottoirs et abords des routes sans oublier de faire respecter le code de la route aux usagers, à travers une police de circulation routière rigoureuse et une sensibilisation permanente auprès des cibles à risque (jeunes, conducteurs, chauffeurs, motocyclistes , piétons, et autres usagers vulnérables).
L’élaboration d’un schéma directeur des déplacements, en vue d’assurer une mobilité multimodale sécurisée ; la rénovation des pistes cyclables existantes et la création de nouvelles pistes cyclables sont autant de pistes évoquées par les jeunes pour réduire le fléau des accidents de la route, surtout ceux impliquant les deux roues.
Si la problématique de l’insécurité routière demeure aujourd’hui une préoccupation mondiale, selon le secrétaire général du ministère, qui a révélé des chiffres inquiétants en la matière, surtout au niveau de la zone Afrique, il n’en demeure pas moins que le Mali soit durement touché par le fléau. Illustration ? En 2016, notre pays a enregistré 541 tués contre 569.
Revenant sur le choix de Sikasso, motivé, selon lui, par la forte mobilité de la population de la région en raison de sa vocation de zone de forte production, le représentant du ministre des Transports a évoqué des statistiques alarmantes qui font de la région de Sikasso le deuxième pôle de sinistre après Bamako, avec 876 accidents signalés en 2016, pour 91 tués.

Les objectifs de la semaine
Selon le secrétaire général, plus de la moitié des personnes qui meurent dans les accidents de la route sont des piétons, des cyclistes ou des usagers de deux-roues motorisés, constitués principalement de jeunes. De ce fait, s’alarme-t-il, les principales causes et les facteurs aggravants sont entre autres l’excès de vitesse, le non-port du casque et de ceinture de sécurité, les surcharges, l’alcool au volant, et le non-respect du code de la route, entre autres comportements défiants.
Instituée depuis 2002, la semaine nationale de la sécurité routière a pour objet de mettre l’accent sur la sensibilisation pour un changement positif de comportement des usagers de la route. Pour cela, elle se veut également une occasion particulière pour le département concerné, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté, citoyens et autres ONG et acteurs de la sécurité routière ; de rappeler que le niveau d’insécurité au Mali est devenu très préoccupant et qu’aucun effort n’est de trop pour réduire de façon significative le nombre de victimes de la circulation routière.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, faut-il le rappeler, a fait de la lutte contre l’insécurité routière l’une des priorités de l’action gouvernementale. Mieux, le choix du thème de cette année est évocateur, car il invite tous les acteurs de la circulation à œuvrer au quotidien pour la concrétisation de cette vision du Président IBK.
Durant toute la semaine, du lundi 30 octobre au vendredi 3 novembre prochain, le département et ses partenaires organisent diverses activités, dont un forum national de la sécurité routière qui regroupera plus de 150 participants venant des 10 régions et du District de Bamako ; des séances de sensibilisation à l’endroit des usagers de la route, y compris les porteurs d’uniforme, la société civile, les personnes en situation de handicap, les chauffeurs et conducteurs routiers une visite de terrain avec remise de panneaux de signalisation, de marquage de passages piétons dans la ville de Sikasso et des visites aux accidentés de la voie publique à l’hôpital régional de Sikasso.
Il est de bon ton de dire qu’en la matière, pour inverser la fâcheuse courbe des sinistres de l’accident de la route, il faut la prise de conscience des usagers de la route. Ces derniers doivent se convaincre que la route est un espace à partager et que le non-respect de son langage est un danger mortel pour soi et son prochain.
Chacun doit s’y mettre pour arriver à bout des nombreux accidents de la circulation, devenus, de nos jours, un véritable problème de santé publique.

Par Sékou CAMARA
Envoyé spécial à Sikasso

 

Source: info-matin

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