Le jeudi 4 mai, la Maison de la Presse a abrité dans le cadre de la Semaine Nationale de la Liberté de la Presse, une conférence débats sur le thème « les femmes journalistes face à la violence et au harcèlement sexuel au Mali ». Un thème exposé par Mahamadou Talata Maiga suivi des témoignages de nombreuses journalistes femmes sur des pratiques malsaines dont elles sont sujettes dans leur profession.
Cette conférence débats a été initiée par l’Association des Femmes de la Presse du Mali (AFPM) en partenariat avec la Maison de la Presse. Plusieurs femmes journalistes de rédactions différentes ont pris part à cette conférence-débats. Toutes sont venues dénoncer les souffrances qu’elles sont victimes dans le cadre de leur travail de journaliste. Ces problèmes sont essentiellement la violence et le harcèlement sexuel où la majeure partie des femmes journalistes se dit victimes dans le cadre de leur carrière.
Selon le Conférencier, Mahamadou Talata Maiga, la violence et le harcèlement sexuel à l’encontre des femmes journalistes sont une réalité au Mali. A l’en croire, ce n’est pas facile pour une femme de travailler dans les rédactions sans connaître certaines difficultés notamment le harcèlement sexuel et le chantage. Ce qui pousse, selon lui, certaines à abandonner le métier du journalisme. Pour lui, les harcèlements dont sont victimes les femmes journalistes sont souvent perpétrées par leurs collègues à la rédaction et souvent dans les lieux de reportage. « Nous avons remarqué, de par des témoignages de nos consœurs, que la majeure partie des journalismes femmes se disent d’être victimes d’harcèlement et de violence psychologique par leurs chefs ou leurs collèges à la rédaction », a-t-il dit. Pour lui, les femmes sont entre le marteau et l’enclume et même dans les lieux de reportage, elles sont considérées comme des proies par certains collègues ou chargés de communication. Selon lui, il y a une charte en cours d’élaboration qui une fois appliquée permettra de soigner certaines choses à l’encontre des femmes journalistes. Il a fini par remercier la Maison de la Presse qui dispose d’un centre qui s’occupe des questions d’harcèlement et de violence à l’encontre des femmes journalistes dont lui-même préside. A cet effet, M ; Talata a promis de faire le nécessaire pour bannir de telles pratiques dans le cadre de l’apprentissage et le métier du journalisme.
Pour Mme Camara Marietou Konaté, Présidente de l’AFPM, plusieurs femmes se plaignent des agissements dont elles sont victimes dans leurs rédactions. Et selon elle, cette conférence vise à appeler ces femmes journalistes qui sont victimes d’harcèlement sexuel de ne pas garder le silence et d’amener cette question vers qui de droit. Pour elle, seule l’implication des uns et des autres, peut permettre aux femmes qui sont dans le métier du journalisme à bien exercer. « Les femmes doivent être protégées et accompagnées dans la recherche de leur autonomie. Elles ne sont nullement inférieures aux hommes », a-t-elle souligné. Selon ses remarques, les femmes journalistes ne sont pas les seules à être victimes de telles choses, il y en a partout. C’est pourquoi, elle estime que l’Etat doit prendre des mesures pour créer un cadre plus approprié pour les femmes afin qu’elles puissent librement et en toute sécurité mener leurs activités professionnelles.
Cette conférence a été une opportunité pour certaines journalistes de faire des témoignages d’harcèlement sexuel dont elles ont été victimes dans les rédactions. On remarque que plusieurs ont été contraintes de changer d’organe sinon d’abandonner ce métier à cause des violences subies en leur lieu de travail. Le phénomène est rampant !
Adama Tounkara
Source: Le Sursaut