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Semaine des victimes de la crise du Mali : La participation des victimes au processus judiciaire au centre des discussions

La quatrième édition de la semaine des victimes de la crise malienne a été ouverte le lundi 18 Novembre 2019, à la Maison de la presse. Organisée par la Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains (COMADDH) et ses partenaires. Elle était placée sous le thème : « participation des victimes du processus juridiques : avancées, contraintes et perspectives ». La conférence était animée par Broulaye Keita, magistrat en service à la direction nationale des affaires juridiques et du sceau, et Boubacar Touré, conseiller technique au Ministère de la justice et des droits l’homme, garde des sceaux, et avait comme modératrice, Me Diourthé Fatoumata Dembélé.

Il s’agit  lors  de  cette conférence, a rappelé  d’entrée  la modératrice, de faire des  échanges  féconds sur  un  aspect  important  de  la  justice  transitionnelle. Cet  aspect, ce pilier, dit-elle, c’est  la justice. En  somme, nous  sommes  invités  à réfléchir  sur  comment  faire  en  sorte  que  la justice  soit  disponible  pour  tout  le  monde, surtout  pour  les  victimes.

Maitre  Broulaye Kéita, a, dans  son exposé rappelé  à l’assistance  les infractions, et  expliqué  aux victimes  de  même  que  les différentes  sortes    de victimes. Dans le contexte malien, Me Kéita  a abordé  les  mécanismes  internationaux  et  nationaux mis en place  ou crée  pour prendre  en charge  les  victimes. Il a énuméré  de ce fait  la création  du  pôle  judiciaire  spécialisé  en 2013 pour  combattre  le terrorisme, la drogue, le blanchiment des capitaux, traite  des migrants, etc. ; le changement de statut   depuis 2018  du nom  de la CNDH (commission nationale  des droits  de l’homme) en structure  autonome  pour la permettre  de  faire  des visites inopinées   dans les centres  d’intention  de  privation  de  liberté ; le rallongement  du mandat   de la Commission vérité justice réconciliation (CVJR). Les  nombreux  soutiens  apportés  à la justice malienne  depuis  2012 pour rendre opérationnelle  certaines  structures par  l’Etat malien et  par  les  partenaires, n’ont  pas  occulté  par Me Broulaye Kéita. Parmi   les  aides dit-il, l’on note  la réalisation  des bâtiments flambants neufs, des dotations  en matériel bureautique  et de véhicules, etc. Il a regretté le fait  que  les juges ne parviennent pas  à jouer leurs rôles  dans le Nord et au centre de notre pays, à cause  de l’insécurité.

A son tour, Boubacar Touré, conseiller technique au ministère  de la justice, a parlé  de  ce que le Mali  est entrain de faire  pour  les victimes, des contraintes rencontrées  dans la réalisation   de  ses ambitions pour les victimes, et  les perspectives.  Comme  contraintes  rencontrées  par l’Etat pour que les victimes soient  dans  leurs droits, dit-il, il y a le  volet  financier. « Nous  manquons de l’argent pour relever  les  défis  qui s’imposent  à ce niveau. La  majeure  partie  de notre  budget  partant  dans  la guerre  qu’on mène contre  les ennemis du Mali. Le  second  défi  est sécuritaire. L’insécurité fait que les juges   travaillent insuffisamment  dans  le  septentrion  et au centre  du Mali. La justice doit être  auprès  des  justiciables. Mais à cause  de  l’insécurité, les  juges  et agents  de la police judicaire, peinent  à  travailler  convenablement  pour  rendre  justice. En  terme  de  perspectives, Boubacar Touré  a fait savoir que  l’Etat  et  ses  partenaires  font  bien que  mal  à sédentariser   les juges  et  les structures judiciaires ».

Les  victimes  venues  en nombre n’ont pas manqué  de souligner  leur déception par  rapport  à leur gestion  par  la CVJR. Ils ont entre autres demandé  que la CNDH et le ministère  de la justice s’occupent du traitement   de  leurs dossiers   que  la CVJR. Ils ont aussi  demandé de ne pas confondre victimes civiles et militaires qui ne peuvent  être mis ensemble. La COMADDH  a vivement salué  les participants  de  l’intérêt qu’ils ont accordé  à leur invitation  et  se  réjouir  de  la pertinence  des  débats, avant  de promettre  son engagement aux côtés  d’elles jusqu’à ce que justice soit rendue.

Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain

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