Point d’histoire, le 25 avril 1963, des chefs d’Etat africains décidaient en toute souveraineté de prendre en main la destinée du continent en portant l’Organisation de l’unité africaine (OUA) sur les fonds baptismaux. Devenue l’Union africaine (UA) en 2002, l’Institution panafricaine, forte aujourd’hui de 55 Etats membres, se réforme pour s’adapter aux réalités de l’heure. Ce 55è anniversaire est une occasion inouïe pour jeter un regard rétrospectif sur le chemin parcouru. Mais pas seulement ! Il s’agit aussi et surtout de se projeter dans l’avenir en vue d’appréhender les nouvelles étapes à franchir dans la réalisation d’une véritable unité africaine.
Notre pays célèbre alors l’Afrique et la CEDEAO à travers la «Semaine de l’intégration africaine». Au programme des rencontres d’échanges sur des thèmes comme :«Le processus de réformes de l’Union africaine : axes prioritaires de la réforme» et «La zone de libre échange économique continental : approche et stratégie de mise en œuvre», tous débattus jeudi dernier à l’hôtel Sheraton. Organisée conjointement par le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine et la Mission de l’union africaine au Sahel, cette rencontre a enregistré la présence des responsables de ces deux structures, en l’occurrence le ministre Abdramane Sylla et Pierre Buyoya, Haut représentant du président de la commission de l’Union africaine, chef de la MISAHEL. On notait aussi la présence de plusieurs ambassadeurs accrédités dans notre pays.
A travers ces thématiques, les organisateurs entendaient imprégner un large public de l’état de mise en œuvre des réformes essentielles engagées pour améliorer la gouvernance de l’Union africaine, rationaliser son champ d’action et conforter son autonomie financière. «L’Union, quinze ans après sa première mutation, est en véritable chantier pour se reformer et s’adapter aux réalités de l’heure, tant sur le plan politique, organisationnel qu’économique», selon Pierre Buyoya qui a développé les axes prioritaires de ce vaste chantier de reformes.
Il faut rappeler que l’OUA, ancêtre de l’UA, prônait le respect de la souveraineté et la non-ingérence. A l’inverse, l’UA se donne un droit d’ingérence dans certaines situations. Ainsi, notre pays a bénéficié et bénéficie toujours du soutien inestimable de l’Institution panafricaine dans le processus de consolidation de son unité et de sa stabilisation, après la crise multidimensionnelle de 2012. Cette solidarité agissante, selon le ministre Sylla, est une «valeur sûre de l’Afrique et constitue un des principes fondateurs de notre organisation continentale ainsi que de ses différentes composantes régionales ». En tout état de cause, a-t-il estimé, « cela n’est, pour nous Maliens, qu’un juste retour des choses eu égard au rôle historique joué par notre pays pour le raffermissement de l’unité du continent».
Cette rencontre aura également permis à l’assistance d’être édifiée sur le chantier de la Zone de libre échange continentale (ZLEC), lancée à Kigali en mars dernier. A ce propos, Abdramane Sylla a indiqué que la ZLEC doit favoriser le commerce intra-africain dans tous ses domaines. Cette semaine, ouverte par la commémoration de la Journée de l’Afrique, s’est refermée samedi dernier par la célébration de l’anniversaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), créée le 28 mai 1975. L’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye a servi de cadre à la conférence consacrée à cet autre anniversaire avec pour thème : «l’architecture régionale de paix et de sécurité de la CEDEAO face à la problématique de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au sahel et en Afrique de l’ouest».
Issa DEMBéLé
LA JOURNÉE DE L’AFRIQUE EN TOUTE SOLENNITÉ
Notre pays, prêt à abandonner tout ou une partie de sa souveraineté pour la réalisation de l’unité africaine, a célébré la 55è édition de la journée de l’Afrique. Dans la matinée du vendredi dernier, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly, a présidé, sur l’esplanade de la Tour de l’Afrique, à Faladié, la traditionnelle montée des couleurs. L’évènement s’est déroulé en présence de plusieurs membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des ambassadeurs. C’est à 8 heures 57 minutes que la fanfare du génie militaire a exécuté l’hymne de l’Afrique et celui de notre pays, suivi de la montée des couleurs par 14 jeunes.
Après cette séquence, le ministre Tiéna Coulibaly a salué les membres du gouvernement et les représentants des communautés africaines vivant à Bamako. «C’est un jour de souvenir, mais aussi un jour où nous devons nous engager, sur la base des récentes réformes entreprises, pour atteindre les objectifs nouveaux assignés à l’UA », a confié le ministre en charge de l’Intégration africaine, Abdramane Sylla. Ces réformes, a-t-il développé, concernent la gouvernance générale en Afrique et le développement économique. L’objectif visé, selon lui est de «permettre à l’Afrique de se donner les moyens de faire face au financement de son économie et de ses différents programmes». Sans oublier la sempiternelle question de la libre circulation des personnes.
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Source: Essor