Le « Mali-Mètre » de la Fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung a rendu publique le verdict de son traditionnel sondage d’opinion, la semaine derrière. Présenté comme un instrument d’analyse ayant pour but de recueillir les opinions des Maliens et de les porter à la connaissance des décideurs politiques, la collecte des données concerne la période du 11 au 23 février et un échantillon de 2 295 personnes réparties entre Bamako et dix capitales régionales.
Il ressort de l’interprétation de ses résultats que plus de neuf (9) Maliens sur dix accorder leur confiance aux partenaires russes et s’estiment satisfaits du régime de transition. Quant au président de la transition, Colonel Assimi Goita, il bénéficie de la confiance de plus 80% des sondés
Sur l’évolution de la situation générale du pays au cours des douze derniers mois, 82% pensent qu’elle s’est améliorée, selon les conclusions de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung. Par contre, 1/10 pense que la situation générale du pays n’a pas évolué ou s’est détériorée. Sur le respect du chronogramme de la transition, 1/5 pense qu’il n’est pas important. En cause, plus de neuf (9) Malien(ne)s sur dix sont satisfaits du Président de la Transition, 59% du gouvernement de la transition et 41% du Conseil national de la transition. Quant à la personne du président de transition, elle bénéficie de la confiance de 4/5 personnes, soit 80%. Toutefois, plus de la moitié des personnes sondées ont demandé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Il ressort de la même enquête que les défis et priorités des Maliens se résument à la lutte contre l’insécurité pour 70%, à la sécurité alimentaire (57%), la cherté de la vie (44%), le chômage des jeunes (38%) et la pauvreté (26%). Ainsi, plus de 9/10 se disent satisfaits du travail des forces de défense et de sécurité malgré leur faible connaissance des réformes en cours dans ce secteur.
Mali-mètre a en outre sondé les Maliens sur l’implication des acteurs religieux dans la vie politique. Et le résultat est sans appel : aux yeux de 3/5 des Malien(ne)s l’implication des acteurs religieux dans la vie politique est une mauvaise chose (25% mauvaise chose et 35% très mauvaise chose) contre plus du tiers qui estiment que cela est une bonne chose (16% très bonne chose et 22% bonne chose).
Partagés entre son départ, les Maliens reprochent à 72% à la Minusma son incapacité à protéger les populations contre la violence des groupes armés, l’accusent de complicité avec le même ennemi pour 42% et de contribution à la cherté de la vie pour 22%. Conséquence : plus de la moitié de la population malienne (57%) est insatisfaite du travail de la Minusma contre 23% d’opinions favorables.
Après le départ de l’opération Barkhane ou 4/5, soit 80%, estimaient que son retrait n’aura aucun impact négatif sur le Mali, les Maliens misent désormais sur la Russie pour combler ce vide. C’est du moins ce que laisse penser leur confiance aveugle à ce nouveau partenaire dans la lutte contre l’insécurité. Ainsi, 9/10 ont confiance en la Russie pour aider le Mali dans la lutte contre l’insécurité. On observe les mêmes tendances dans presque toutes les régions sauf Ménaka, Kidal et un peu Gao, qui estiment que le retrait de Barkhane aura pour conséquence la perte d’emplois. Toutefois, aux yeux d’une large majorité des populations les conséquences positives du retrait de Barkhane sur la situation sécuritaire se mesurent à la diminution de l’insécurité et l’autonomie de l’armée malienne.
Enfin, concernant l’accord pour la paix et la réconciliation, près de la moitié, soit 41% en n’ont pas confiance pour ramener la paix et la sécurité au Mali. Pour eux, le renforcement de l’armée et le dialogue et la négociation sont les solutions adéquates pour sortir le Mali de la crise sécuritaire. Sauf que (71%) n’ont aucune connaissance du contenu de l’accord.
Amidou Keita
Source : Le Témoin