Dans une rue populaire de Pelengana, une dame vend du riz au à côté des eaux usées. L’odeur nauséabonde autour de la périphérie devrait décourager plus d’un client. Mais hélas, l’affluence autour de la vendeuse prouve que la population fait fi de cette situation et suit son instinct de survie.
Parmi les clients, un jeune chauffeur de taxi du nom d’Ibrahim Djiré. Il explique avec ironie que les gens n’ont d’autres choix que de vivre avec l’insalubrité surtout en période hivernale. « Ici, on sent cette odeur, mais il n’y a pas de rues de la ville où l’on ne voit pas des eaux stagnantes en ce moment. On est obligé de faire avec», dit-il. Est-il conscient des inconvénients notamment sanitaires de l’insalubrité ? Notre interlocuteur hocha la tête comme pour dire qu’il est conscient du danger. «C’est faute de mieux que beaucoup d’autres personnes et moi faisons fi des règles d’hygiène pour survivre».
Comme cette rue, la plupart des rues de Ségou sont aujourd’hui envahies par les eaux de pluie, provoquant la prolifération des moustiques anophèles, vecteur du paludisme. Actuellement, la quasi totalité des consultations dans les centres de santé est due au paludisme.
Il faut reconnaître que la problématique de l’insalubrité reste une priorité dans la cité des Balazans. A cet effet, plusieurs actions ont été prises par les autorités municipales, notamment l’enlèvement des ordures dans les différents quartiers de la ville. Des efforts ont été aussi faits pour amoindrir les problèmes d’insalubrité avec la réalisation des travaux de voirie.
Cependant, la ville de Ségou reste confrontée à l’absence d’un dispositif de gestion des déchets liquides et solides. En attendant la réalisation d’une décharge finale, les déchets sont stockés dans un espace en plein centre ville, précisément à côté des installations de l’ORTM, de l’AMAP, d’un jardin d’enfant et d’un lycée privé.
Les acteurs impliqués dans le domaine de la salubrité doivent faire comprendre aux populations que l’amélioration de leur cadre de vie est avant tout un comportement. Cela passe forcement par la sensibilisation à travers les médias locaux, comme les radios de proximité.
Mariam A. TRAORÉ
AMAP-Ségou
L’Essor