Chaque jour, une poignée de femmes arpentent la ville de Ségou, à bord de charrettes tirées par des ânes, incroyablement chargées de pastèques destinées au marché. Certaines vendeuses de fruits prennent d’assaut les trottoirs qui constituent des endroits stratégiques pour mieux vendre leurs produits et en tirer des bénéfices. Ces braves femmes, qui vendent ce précieux fruit, ne se plaignent pas. Elles parviennent à nourrir leur famille, avec le revenu tiré de la vente de pastèques. Leur commerce attire, au quotidien, de fidèles clients qui viennent de divers horizons.
Tous les matins, dès l’apparition des premiers rayons de soleil, Fatoumata Traoré étale ses pastèques en bordure de route, à proximité de l’espace culturel Meru Ba. Assise sur une chaise, à l’ombre d’un grand parasol, la jeune vendeuse excelle dans le commerce de fruits depuis 15 ans.
Grace à sa force de persuasion, Fatoumata Traoré s’est bâtie une bonne notoriété. Elle a, aussi, su fidéliser sa clientèle. Elle ravitaille constamment certains vendeurs ambulants et commerçants de Ségou qui prennent, en moyenne, une trentaine de pastèques à crédit. Fatoumata Traoré affirme que grâce à ce commerce, elle arrive à subvenir à ses besoins et ceux de sa famille.
Comme contrainte, elle souligne que souvent, il lui arrive de se retrouver avec des pastèques pourries sur les bras. Certaines sont endommagées à cause du mauvais état de routes et d’autres finissent leur parcours dans les décharges publiques, avant d’être englouties par les ruminants.
Plus loin, nous avons rencontré Oumou Diallo. Cette vendeuse avait les yeux rivés sur ses pastèques, soigneusement alignées les unes à côté des autres. Ses gros fruits sucrés et juteux viennent pour la plupart de Niono, de Pogo, de Monimpé et de Tona.
A en croire cette commerçante, le marché est florissant et tout le monde en raffole. Le rouge éclatant de la pastèque et son goût exquis laisse rarement indifférents les consommateurs. «Le prix oscille entre 500 Fcfa et 2.000 Fcfa. Nous recevons chaque jour des clients qui aiment bien nos pastèques», déclare Oumou Diallo, qui arrive à générer un bénéfice de 4.000 voire 14.000 Fcfa, par jour.
Atou évolue, également, dans le commerce de fruits depuis 6 ans. Elle gagne sa vie « dignement ». Ses pastèques se vendent comme des petits pains. Malgré le nombre important de vendeuses installées sur le bord de la route, Atou parvient à tirer son épingle du jeu dans la vente de ce fruit saisonnier. Ses fournisseurs viennent, pour la plupart, de Niono. Comme nos précédentes interlocutrices, elle se frotte, également, les mains en cette période. «Par jour, je peux vendre une dizaine de pastèques. Grace à la vente de ce fruit, je participe aux dépenses de la famille», confie la vendeuse, sourire aux lèvres.
Aussi appelée melon d’eau, la pastèque est une véritable fontaine de vitamines A, B6 et C. Selon les spécialistes, ce n’est pas tout, ce fruit savoureux favorise la bonne santé des dents, aide à prévenir les dommages cellulaires et permet de prévenir la déshydratation. La pastèque permettrait d’améliorer la capacité des cellules de la peau, tout en la mettant à l’abri des rayons ultraviolets. Sa pulpe rouge rafraîchit et purifie l’organisme. En outre, elle serait une alliée précieuse contre les monstrueuses courbatures et crampes musculaires.
AT/MD (AMAP)