Notre pays vit depuis janvier 2012 une crise sécuritaire aigue caractérisée par un conflit armé dans les trois régions du Nord. Cette situation s’est aggravée par des actes de banditisme perpétrés par des individus et des groupes armés à l’intérieur du pays et à Bamako. Malgré l’accord de paix intervenu entre le gouvernement et les groupes armés le 20 juin dernier, la prolifération des armes légères contribue à perpétuer la situation d’insécurité déjà manifeste sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi les ONG internationales Oxfam et Amnesty international organisent aujourd’hui un atelier national de domestication du Traité sur le commerce des armes (TCA).
Le TCA est un instrument juridique international adopté par l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) le 2 avril 2013 après qu’un 50è Etait l’a ratifié. Entré en vigueur le 24 décembre 2014, le Traité sur le commerce des armes vise à réguler les transferts internationaux d’armes classiques, c’est-à-dire règlementer le commerce des armes (avions, véhicules, sous marins, missiles, armes légères et de petits calibres et munitions). Il lutte aussi contre le commerce illicite des armes conventionnelles et exclut les armes nucléaires et chimiques. La régulation du TCA porte également sur l’importation, l’exportation, le transit, le transbordement et le transport et tout autre mouvement à partir ou à travers le territoire d’un Etat.
En prélude au séminaire de haut niveau de ce jeudi au Centre international de conférences de Bamako (CICB), les responsables d’Oxfam et d’Amnesty international ont organisé, mardi au siège d’Oxfam à Hamdallaye ACI 2000, un point de presse animé par Abba Touré, conseiller aux questions militaires, sécuritaires et policières. Abba Touré a annoncé que l’atelier sur la domestication du Traité sur le commerce des armes et la prolifération des armes légères, regroupera une trentaine de participants des structures nationales impliquées dans la lutte contre la prolifération des armes légères, les coopérations bilatérale et multilatérale, les organisations de la société civile et ainsi que les médias. Outre le contrôle de la circulation des armes légères et la présentation du TCA, l’atelier traitera de la dimension internationale de la lutte contre la prolifération des armes légères avec la convention de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les participants analyseront aussi l’état des lieux, les causes, les conséquences, la législation nationale sur la prolifération des armes légères. Ils essaieront de déterminer les actions prioritaires à mener pour l’appropriation du TCA, le rôle et les responsabilités des différents acteurs de notre pays (Etat, société civile).
S. Y. WAGUE
source : L’ Essor