A la Maison de la presse, ce jeudi 4 mai 2023, le président du Mouvement de protection des journalistes contre la violence (MPV), Boubacar Yalcouyé, et celui de l’Union nationale des jeunes éditeurs de la presse, Albadia DICKO, ont fait des communications sur le thème : ‘’ sécurité des journalistes dans l’exercice de la profession : état des lieux’’. Cette conférence rentre dans le cadre des activités de la Semaine nationale de la liberté de presse.
Selon les conférenciers, au total, neufs journalistes ont subi des cas d’enlèvement, de séquestration et de torture durant la dernière décennie. Toute chose qui prouve à suffisance que le journaliste n’est pas en sécurité dans notre pays.
Les conférenciers ont fait le diagnostic de la profession, surtout les cas de violences et autres actes peu orthodoxes dont les journalistes sont victimes dans l’exercice de leur métier.
Dans leurs exposés, ils ont soutenu que la presse faisait l’objet de plusieurs cas de violations des droits des journalistes dans l’exercice de leur profession, durant la dernière décennie.
Parmi ces cas, ils ont cité l’enlèvement du Directeur de publication du journal l’Indépendant par des inconnus avant de l’agresser physiquement puis le laisser pour mort ; l’enlèvement du directeur de publication du journal Le Républicain par des services de renseignements ; la disparition de notre confrère Birama TOURE depuis le 29 janvier 2016 ; l’enlèvement et la séquestration pendant cinq jours du directeur de publication du journal Le Démocrate, Aliou TOURE, par des inconnus ; etc.
Outre ces cas inquiétants, le président de l’UNAJEP et celui de MPV ont révélé d’autres phénomènes nouveaux qui ont vu le jour. Selon eux, il s’agit de l’agression des journalistes par des forces de l’ordre lors de la couverture des événements politiques ou de la société civile à la veille de l’élection présentielle en 2018 qui a favorisé la mise en place d’une commission tripartite (presse-ministère de la sécurité et ministre de la communication).
Ainsi, la seconde inquiétude, selon les conférenciers, c’est la présence des journalistes devant des unités d’enquête sur ordre des Procureurs dans des affaires qui relèvent de délits de presse. Un acte qui viole carrément les textes qui régissent la profession en la matière.
Toutefois, l’atteinte grave à la liberté d’expression à travers les récentes violations sous la Transition, a fait régresser le Mali qui passe de la 111e place pour occuper la 114e place sur 180 pays sur la liste.
Par SABA BALLO