Le patron du Conseil européen, Charles Michel réunira le lundi prochain les cinq chefs d’État sur G5 Sahel. Cette rencontre sera l’occasion d’actualiser les efforts dans la lutte contre le terrorisme dans un espace régional où des centaines de civils et militaires sont tués par des groupes terroristes.
Le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Tchad et le Niger constituent les États du G5 Sahel. Depuis des années, les habitants de ces pays sont terrorisés par des groupes armés au nom de l’islam. Par an, selon plusieurs rapports, ils sont des centaines d’individus tués par des groupes obscurantistes, malgré les efforts des partenaires. En six mois, la violence a fauché quelque 4500 vies au Sahel cette année. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont les plus endeuillés par cette insécurité sans compter les déplacements massifs de milliers de personnes.
Selon Africa Intelligence, ce sommet virtuel en perspective doit être déterminant sur le sort des missions et actions en cours dans le Sahel contre l’insécurité. Pour nos confrères, il sera question de l’avenir de la force militaire sahélienne, la Coalition pour le Sahel, ainsi que l’opération Takuba. La Force Takuba a reçu pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner au combat des unités conventionnelles de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) dans la zone des trois frontières. Elle est composée de forces spéciales européennes, elle complètera les actions menées par Barkhane au profit des forces armées maliennes (FAMa), renforçant la logique du partenariat de combat. Après quelques mois de mise en œuvre, un point devrait fait sur cette opération au Mali.
En plus des questions sécuritaires, c’est également une opportunité pour l’Union européenne d’exprimer son engagement aux côtés de ces pays en termes de développement.
L’Union européenne est un partenaire important dans le soutien des pays du G5 Sahel contre l’avancée du terrorisme dans ledit espace. En combattant le terrorisme, à travers les soldats des pays du G5 Sahel, l’Europe protège ainsi sa cour arrière, soutiennent plusieurs experts en sécurité.
A cet effet, de plus en plus, des États membres de l’UE contribuent déjà en déployant des forces spéciales ou équipements, ou en soutenant politiquement cette task force.
Spécifiquement au Mali, la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM Mali) contribue à la formation des militaires maliens. De milliers d’entre eux ont bénéficié des formations de mise à niveau, de nouvelle technique de lutte contre le terrorisme.
Également, l’UE a contribué à reconstruire le Poste de Commandement de la Force conjointe qui a été inauguré, à Bamako, deux ans après l’attaque qui avait détruit le QG de Sévaré. Et lors de la rencontre de juin dernier, près de 200 millions d’euros de financement additionnel ont été annoncés pour renforcer la sécurité, la stabilité et la résilience de la région. Et des projets concrets sont prêts à être lancés, dit-on.
Outre ces efforts, l’Organisation européenne a adopté un nouveau programme pour accompagner les efforts du Niger dans la lutte contre les réseaux criminels liés au terrorisme. Ce faisant, des équipes conjointes d’Investigation sont déjà mobilisées dans la lutte contre le trafic des migrants.
En dépit de ces appuis, les Chefs d’État du G5 Sahel, depuis des ans, plaident pour que la Force conjointe soit placée sous le Chapitre VI de l’ONU qui lui garantira un financement pérenne. Les multiples plaidoyers des différents chefs d’État du G5 Sahel, en occurrence ceux de l’ancien président IBK, sont restés pour lettre morte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. Aucune suite n’a été donnée. Or, Sans ce soutien garanti, impossible pour ces pays du Sahel d’assurer la mission de sécurisation et de protection de leur population contre les terroristes. En effet, ils sont tous confrontés à de nombreux défis de développement comme à l’accès à des services sociaux de base.
Certes, l’Union européenne contribue à l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel par ses contributions financières, mais les promesses par ses membres ne sont pas toujours concrétisées. Cela est également un défi important à relever pour la poursuite des patrouilles.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN