Obnubilé par son rang au classement Doing business, le gouvernement malien semble perdre de vue la nécessité de concilier investissements économiques et équilibre des territoires, deux impératifs indispensables au développement harmonieux du pays au moment où l’unité nationale bat de l’aile.
En prenant fonction comme Premier ministre et ministre de l’économie, Dr Boubou Cissé, était loin de s’imaginer que sa mission sera très délicate. Surtout que la crise économique bat de son plein dans le pays. Au même moment le monde agricole grogne, car l’engrais se fait désirer, toute chose qui risque de jouer sur la campagne agricole 2019-20020. Même si le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, est confiant du climat des affaires au Mali. Il ne doit pas oublier un secteur crucial aux bonnes affaires, qui est le monde judiciaire. Raison pour laquelle il s’engage, par une volonté propre et une détermination de son gouvernement, à mettre la justice dans toutes les conditions idoines afin de protéger l’investissement au Mali : « il faut sécuriser l’investissement par les bonnes décisions de justice, une justice indépendante et crédible » a martelé le chef de l’Etat lors de la rentrée économique 2019, tenue à Koulouba le Jeudi 25 Juillet 2019.
Selon le chef de la magistrature, c’est au mérite de sa justice, qu’ : « il sera possible pour le Mali, d’attirer l’investissement privé national, direct et indirect étrangers ».
Mais pour dire vraie, l’État est désormais plus enclin à renoncer à sa responsabilité dans la détermination des enjeux stratégiques du pays depuis que ce dernier a opté pour l’économie de marché. Dans un pays comme le nôtre en proie aux appétits les plus sordides, l’équilibre des territoires en plus de relever d’une nécessité économique de diversification des zones de production est une exigence de justice sociale et de consolidation de la Nation. En ce sens, c’est un choix politique stratégique et non le résultat d’un vil calcul politicien. Pour en saisir la portée et les enjeux, il faut pour beaucoup et pas seulement que les gouvernants actuels, faire preuve d’une hauteur de vue et d’une capacité pointue d’observation et d’interprétation des signes d’un monde en changement. La mission première de l’État, c’est de rendre le Mali attractif. Et pour que cela soit une réalité, il faudra un développement harmonieux des régions du Mali. C’est en assumant cette responsabilité que l’État peut amener un investisseur, national ou étranger, à œuvrer dans le sens qui est politiquement bon pour lui. À défaut, le gouvernement de Dr Boubou Cissé se complaît dans une incantation fétichiste inopérante. Car, la magie de la formule « investissements structurants » prononcée à longueur de discours ne fonctionne vraiment que par les actes.
Assi de DIAPE
Source: Le Point-Mali