Les banques maliennes sont des géants au pied d’argile. Selon le Fonds monétaire international (FMI), sept des douze banques du pays n’ont pas respecté le plafond réglementaire de 15% pour le ratio d’immobilisations hors exploitation/capitaux propres au titre de l’année 2018.
« Le secteur bancaire reste stable dans l’ensemble, mais la qualité des actifs demeure préoccupante. » C’est ce qui ressort du rapport de mission de revue de l’institution financière internationale. Selon le FMI, le ratio global de fonds propres pour le secteur s’établissait à 13,4% en fin décembre 2017, indiquant que les grands groupes sont stables et sains. Mais, elle rapporte que de son constat, il ressort qu’une banque, toutefois, ne respectait pas la norme Bâle I et deux banques, les normes Bâle II et III, du fait du niveau élevé de leurs immobilisations hors exploitation. En termes simples, les coffres des banques maliennes sont remplis de papiers sans valeurs. Ces documents sont pour la plupart des lettres d’attribution de parcelles parfois surévaluées. Mais, le FMI pense que le pourcentage de prêts improductifs est stable, mais élevé (16,5% environ). Ce chiffre devrait diminuer sous l’effet du passage à Bâle II et Bâle III, mais des facteurs de vulnérabilité structurels persistent du fait notamment de la persistance d’un haut niveau d’actifs hors exploitation (19%) qui contrevient au plafond réglementaire fixé par l’UEMOA (15 %).
« Les autorités et les banques maliennes élaborent actuellement une stratégie pour réduire le stock d’immobilisations hors exploitation», rapporte le document. Toute chose qui laisse croire que les banques maliennes sont très risquées et ne contribuent pas efficacement au financement de l’économie nationale.
Hamadoun MAIGA
Source: Azalaï-Express