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Scrutin référendaire: Kidal au coeur de la polémique

Après le vote référendaire du 18 juin sur le projet de nouvelle Constitution, les Maliens sont dans l’attente des résultats. D’ici là, les débats se focalisent sur le vote dans la région de Kidal. Les autorités et les observateurs sont divisés sur le vote dans cette région. Alors que la MODELE-Mali et la COCEM sont formelles à dire qu’il n’y a pas eu de vote à Kidal, l’AIGE persiste et signe : le scrutin a eu lieu dans la région de Kidal. Alors, qui croire finalement dans une telle situation de confusion ? La situation alimente aussi la polémoique à cause du statut de la ville de Kidal qui depuis des années échappe au contrôle du pouvoir central.

Présentant son rapport de la journée référendaire ce lundi 20 juin, la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE) a indiqué déployer 3 075 observateurs nationaux de la société civile pour superviser les opérations référendaires. La MODELE-Mali a reconnu que le scrutin référendaire s’était déroulé dans des conditions acceptables dans la majeure partie des localités observées. Cependant, les observateurs de la Mission ont rapporté plusieurs dysfonctionnements et l’absence de vote dans la région de Kidal.
«Nous avons dit qu’il n’y a pas eu de vote à Kidal, ni à Tessalith, ni à Aguelhok, ni à Ashiboko, ni à Tenessako, il n’y a eu de vote», a affirmé sans ambages le président de la MODELE-Mali, le Dr Ibrahima SANGHO.
Même son de cloche pour la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (COCEM). Elle a également confirmé qu’aucun de ses observateurs n’avait constaté l’ouverture de centres et de bureaux de vote dans la région de Kidal.
Aussi, dans un document attribué au coordinateur régional de l’AIGE de Kidal il est mentionné qu’il n’y a eu ni campagne référendaire encore moins élections dans la région de Kidal.
Dans ledit document qui fait le tour des réseaux sociaux, l’on apprend que durant la période de campagne référendaire, du 2 juin au 16 juin, aucune manifestation n’a été organisée par l’un ou par l’autre des courants (Oui et Non). Aussi, les médias de la place n’ont pas été sollicités et il n’y a pas eu d’affiches publicitaires dans la région, même sur les médias sociaux comme WhatsApp, Facebook et réseaux utilisés pour la communication.
En ce qui concerne le déroulement du vote, le rapport attribué au coordinateur de l’AIGE de Kidal précise que les comptes rendus et rapports parvenus des coordinations des communes et cercles de la région de Kidal font état de certaines contraintes dans l’ensemble des coordinations.
« Le matériel électoral n’étant pas disponible, les agents électoraux n’étant pas désignés, aucune mobilisation des acteurs n’est constatée », souligne le rapport.
Pour sa part, le président de l’AIGE au niveau national, Moustapha SM CISSE, apporte un démenti formel à ces affirmations. Dans un communiqué en date du 19 juin, il rassure que le vote avait bien eu lieu dans la région de Kidal.
« Il a été constaté depuis un certain temps que des individus se réclamant de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) procèdent à l’établissement et à la diffusion de faux documents et de fausses informations relativement au déroulement du scrutin du 18 juin 2023 dans la région de Kidal. L’AIGE fustige et dénonce avec vigueur ces comportements manifestement malveillants relayés par des individus n’ayant aucune qualité pour s’exprimer en son nom », a dénoncé le président de l’AIGE, avant de confirmer que le scrutin du 18 juin a eu lieu dans la région de Kidal.
Comme si cela ne suffisait, des organisations de la société civile et des chefs traditionnels ont également réagi dans un communiqué pour démentir les informations diffusées sur ORTM. Là aussi, l’un des signataires nie avoir participé à l’élaboration dudit communiqué parce que, justifie-t-il, il se trouvait à Bamako dans le cadre des travaux de la 4e session de la 6e mandature du Conseil économique social et culturel dont il est membre.
Dans cette situation de confusion, les Maliens ne savent plus qui croire. Mais en attendant que la lumière soit faite sur la tenue du scrutin référendaire dans la région de Kidal, le bon sens recommande que l’on se contente de la version officielle des autorités. Comme on le dit chez nous, tôt ou tard la vérité éclatera au grand jour.
Par ailleurs, la situation suscite la polémique à cause du statut ‘‘particulier’’ de la ville de Kidal qui depuis des années échappe au contrôle de l’Etat.

PAR MODIBO KONE

Source : Info Matin

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