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Scrutin du 29 juillet 2018 : Après avoir voté, les candidats Soumaila Cissé, Aliou Diallo, Mamadou Diarra, Mamadou Omar Sidibé, Moussa Sinko Coulibaly … ont dit :

Hier, dimanche 29 juillet 2018, des millions de Maliens ont voté pour exprimer donc leur choix sur 24 candidats à l’élection présidentielle. A Bamako, une équipe du journal quotidien Le Pays a fait le tour de plusieurs centres de vote dont ceux de certains prétendants au poste de président de la République. Après leur vote, chacun des candidats a, devant la presse, beaucoup insisté sur la transparence dudit scrutin pour que le resultat soit accepté par tous.

D’abord, notre équipe s’est rendue au centre de vote du groupe scolaire de Sogonico II où deux candidats, Moussa Sinko Coulibaly et Aliou Diallo, en plus du président de la CENI ont tous voté.

A 9 heures, la mobilisation était encore faible. Ce n’était qu’un nombre insignifiant d’électeurs qui a voté dans chacun des bureaux de ce centre de vote. Ceux-ci affirment que le peuple est l’acteur de changement et doit être mobilisé pour cette élection présidentielle.

Les candidats Moussa Sinko Coulibaly et Aliou Diallo qui ont respectivement voté dans les bureaux N°03 et 04 dans ledit centre, se sont exprimés à leur sortie des bureaux de vote :

Moussa Sinko Coulibaly, candidat de la plateforme pour le changement : « Nous ne voulons pas que quelqu’un, par la fraude, essaye de nous imposer sa propre volonté » 

Le Gal. Moussa Sinko Coulibaly

« Nous venons d’accomplir ce que les Maliens ont attendu depuis très longtemps, c’est-à-dire le début du processus vers le changement et nous espérons qu’à la fin de la journée, tous les Maliens auront voté pour le changement. Le Mali a besoin d’un nouveau leadership. Il a besoin qu’on en termine définitivement avec la corruption, la gabegie et le clientélisme. Nous commençons à écrire un nouveau chapitre de l’histoire du Mali et nous espérons que ce sera le cas dès 18 heures. Nous invitons les Maliens à sortir massivement pour voter le camp du changement. L’espoir est permis, l’avenir du Mali sera radieux et nous comptons sur tous les Maliens. Je précise que nous voulons une élection juste, transparente et nous voulons surtout que la volonté des Maliens soit respectée. Nous veillerons à ce que cette volonté du peuple malien soit respectée. Nous ne voulons pas que quelqu’un, par la fraude, essaye de nous imposer sa propre volonté »

Aliou Diallo, candidat de la plateforme « Ere du Mali » : « Aucune fraude ne sera tolérée »

Aliou Boubacar Diallo

« Je viens de voter pour le retour à la stabilité, pour un Mali meilleur. J’espère que l’ambiance festive ne sera pas perturbée par des fraudes et des manipulations. Nous devons tous être convaincus d’abord que cette élection ne soit pas bâclée, donc qu’il n’y ait pas de fraude. Cela est la seule condition pour que les Maliens acceptent les résultats. Aucune fraude ne sera tolérée ».

Mamadou Oumar Sidibé : « Le choix du président de la République est déterminant pour une nation »

Mamadou Oumar Sidibé «PRVM-FASOKO»

Quant au candidat de la Coalition pour le Renouveau politique (CRP) et du PRVM Fasoko, Mamadou Oumar Sidibé, il a accompli son devoir citoyen dans le bureau N°20 du centre de vote de Faladiè Sokoro à Niamakoro.

Devant la presse, il a déclaré : « J’entame cette journée électorale avec la joie et la fierté patriotique d’avoir mené, jusqu’au bout, avec détermination, la mission qui m’a été confiée par des centaines de milliers de Maliens qui m’ont fait confiance en m’appelant à participer à la conquête du pouvoir cette année. Ce combat, je l’ai mené avec rigueur, volonté et détermination de bout en bout. Nous avons fait une très bonne campagne en sillonnant le Mali d’Est en Ouest, du Sud au Nord.

Dans notre démarche, nous avons constaté partout que les Maliens, qui ont tant souffert, veulent un changement. Ils sont friands du vrai changement ! Je pense que mon équipe et moi incarnons ce changement-là, aujourd’hui. En ce jour important pour tous les Maliens soucieux de l’avenir du pays, je suis d’abord fier de moi-même pour avoir osé proposer d’autres alternatives de bonne gouvernance aux Maliens. Je suis aussi fier de la Coalition pour le Renouveau Politique et du Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM Fasoko) qui ont tout donné pour le succès de la campagne, pour que nos propositions soient entendues par tous les Maliens là où ils se trouvent. Je suis venu voter parce que c’est un acte citoyen et un devoir pour tout Malien. J’appelle, également, tous nos compatriotes, de l’intérieur comme de l’extérieur, à sortir massivement pour aller faire le bon choix.  Car, une élection présidentielle se tient tous les 5 ans et non tous les jours. Le choix du président de la République est déterminant pour une nation. Je souhaite que les Maliens fassent un bon choix cette année car l’avenir immédiat de notre pays en dépend »

Soumaila Cissé a voté chez lui à Nianfunké : « Après la journée du 29 juillet, j’espère que la page de cette gouvernance sera tournée »

Le candidat de la plateforme « Ensemble restaurons l’espoir », Soumaila Cissé, a accompli son devoir civique à Nianfunké, sa ville natale. Il l’a fait dans le bureau N° 03 du centre de vote du second cycle Hamandoun Sankaré de Nianfunké. Dans cette mission, il était accompagné par son épouse, Mme Cissé Assitan Traoré.

Après son vote, le candidat Soumaila Cissé a non seulement appelé les Maliens à voter, mais il a aussi exprimé son espoir pour sa prochaine victoire.

« C’est un devoir pour moi de venir ici à Ninafunké. J’ai été élu ici par les populations qui m’ont porté leur confiance et c’est tout à fait normal que mon colistier et moi soyons ici. Voter ici, c’est indispensable, surtout en cette période de crise, de difficulté. Période où l’insécurité est quasiment générale dans la région de Tombouctou. A Nianfunké, ça se passe bien ; les choses se déroulent correctement ; l’affluence est normale. Mais tout près, à Dianké, il y a des risques, il y a des matériels qui ont été emportés, des bureaux sont fermés. A Berre, il semble que les matériels sont respectés à Tombouctou. Dans certains coté, ça ne se passe bien. Nous ferons un bilan détaillé en fin de journée. Pour moi, il faut venir auprès des populations quelles que soient des situations. Nous voulons montrer à ces populations notre solidarité, notre considération. Il faut que le Mali vote. Il faut que les populations maliennes votent pour qu’il y ait un gouvernement surtout plus crédible.  On a passé 5 années dans la difficulté, 5 années pendant lesquelles le Mali est vu comme un pays à la dérive, avec les problèmes de corruption, de gouvernance…, toute chose qui fait, qu’aujourd’hui, il faut tourner la page. Après la journée du 29 juillet, j’espère que la page de cette gouvernance sera tournée »

Après son vote à l’école B de Baco djicoroni, le candidat Mamadou Diarra déclare : « Chaque fois que vous avez des scrutins en Afrique francophone, il y a des problèmes »

« En principe, je peux dire que je suis animé d’un double sentiment. Le premier sentiment est de se dire, enfin, j’arrive à exercer un droit, mais aussi un devoir démocratique qui participe, je dirais, à l’édification de notre nation. J’ai voté aujourd’hui, en compagnie de mon épouse, mais j’aurai un autre sentiment parce que j’ai quand même un tout petit peu d’amertume. Je ne peux pas ne pas le cacher. D’abord, je constate que le processus n’a pas été très bien préparé. Cela, j’avais suffisamment alerté là-dessus. J’ai écho aujourd’hui d’un certain nombre d’incidents car très tôt ce matin, j’ai eu quelques informations sur Bandiagara où dans certaines localités où il y avait des problèmes. Le matériel qui était destiné à Youwarou aussi a eu des problèmes sur le chemin. Mes équipes sont en train de faire beaucoup d’évaluations. Je dis aussi, les cartes, moi-même, voici ma carte, il y a énormément d’erreurs là-dessus. Je suis né dans un pays dans lequel je ne suis jamais allé, Hongrie. Voyez-vous, je dis que, à l’avenir, les gens qui doivent être en charge de l’organisation des phases vitales d’un pays, ils se doivent d’être sérieux, on n’a pas le droit de faire ça. Il y a eu, hier je crois, une réunion à laquelle j’ai refusé de participer, tout simplement parce que je considère que ce n’est pas à la veille d’un processus électoral qu’on devrait se réunir autour d’un chef de gouvernement. Et d’ailleurs, je me demande à quel titre des candidats à l’élection présidentielle devraient se retrouver autour d’un Premier ministre, non. Je pense qu’au cours de ce scrutin, et en amont de ce scrutin, notre pays s’est ridiculisé. J’espère que tous en tireront les enseignements. Ce n’est pas normal qu’à une vingtaine de jours d’un scrutin, vous voyez un chef de gouvernement aller à l’aéroport pour accueillir des cartons, mais dans quel pays sommes-nous ? C’est ça que notre pays est devenu ? Nous n’avons pas été capables d’organiser de très bonnes élections dans ce pays après un quart de siècle d’exercice démocratique ? Non ! Je dis et j’en appelle à toute la classe politique, il faut qu’on se ressaisisse.

Il y a un troisième sentiment que je souhaite quand même ajouter, je crois que la démocratie, sous sa forme occidentale, qui a été édictée, conseillée, a été très mal apprise en Afrique et de surcroit en Afrique francophone, parce que nous n’avons pas les mêmes échos de la part de l’Afrique anglophone. Chaque fois que vous avez des scrutins, en Afrique francophone, il y a des problèmes. Alors je ne sais pas quel est le lien commun, mais là aussi, il faudrait quand même qu’on s’interroge. Je dirai tout simplement de regarder même nos pauvres concitoyens, vous avez eu quel débat dans ce pays ? Qui a pu expliquer son programme aux villageois de Yirimadio ou, je ne sais pas, de Baguinéda ou de Markala ? Personne, personne ne comprend ce que nous sommes en train de dire entre nous ici, et là ça pose problème.  Mieux, la pauvreté a fait perdre toutes les vertus dans ce pays et ça aussi, c’est très grave. Je l’ai dit lors d’une tribune que j’ai faite il n’y a pas longtemps, les gens votent pour des marmites, pour des moulins, pour quelques billets de Banque, pour quelques motos, pour du riz, pour du sucre, c’est ça la démocratie que on veut à notre pays ? Non. Peut-être ça pouvait plaire à une certaine classe dirigeante, ça pouvait même arranger certains, mais, je crois qu’il y a une nouvelle génération, d’hommes politiques qui va se sentir obligée de changer les choses, parce que si le choix d’urgence ne se fait pas sur la base des programmes, ne se fait pas sur la base des propositions, des idées, de la crédibilité et des personnalités qui sont en compétition, eh bien, le destin de notre pays va connaître un sombre sort. »

Réalisé par Boureima Guindo, Fousseni Togola , Bakary Fomba

Source: Le Pays

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