Débat autour de la fiabilité du fichier électoral et des procurations. La « rencontre de haut niveau » exigée par 20 des 24 candidats à la présidentielle a eu lieu ce dimanche 28 juillet à la Primature. Elle a permis de ramener la confiance entre le gouvernement et les candidats autour du fichier électoral et de la gestion des procurations. Les parties se sont mises d’accord sur la présence des observateurs nationaux et internationaux dans toutes les phases de compilations des résultats. Mais le candidat du parti SADI n’est pas rassuré. Il dénonce « une mise en scène du gouvernement ».
Les discussions entre le chef du gouvernement ont particulièrement porté sur des points qui faisaient l’objet de préoccupations et des constatations, notamment le retrait de l’instruction ministérielle concernant les procurations. Sur cette question, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga rassure : « on s’en tienne strictement à la loi et que les cas échéant les violations qui seraient constatées seront sanctionnées naturellement par les textes en vigueur ». La deuxième chose, poursuit le Premier ministre, c’est d’ouvrir toutes les phases de l’observation à tous les observateurs nationaux et internationaux. « Nous allons formaliser les documents de leur accréditation, puis au niveau de la décentralisation nationale le ministre de l’administration territoriale examinera avec les observateurs nationaux », a déclaré le chef du gouvernement à sa sortie de la rencontre.
Le candidat Soumaïla Cissé, par qui le débat autour du fichier électoral est parti, expliqué à sa sortie, qu’il a été obtenu du Premier ministre que les procurations restent encadrer par la loi. C’est à dire qu’on ne peut pas avoir une procuration que d’une personne qui vote dans le même bureau que vous et vous avez au maximum deux. « C’est une démocratie que nous voulons construire, c’est une République que nous allons construire et ça se fait sur du vrai, pas sur le mensonge », a déclaré le chef de file de l’opposition, principal challenger du président sortant. Avant d’ajouter : « nous avons dénoncé et les preuves ont montré que nous avions raison. C’est ça l’élément le plus important. Mais à 24 heures d’une élection, nous n’allons pas revivre ce que nous avons vécu en 1997, où tous les candidats à la veille de l’élection ils ont boycotté. Ça servit à quoi? », s’interroge Soumaïla Cissé. Le gouvernement a proposé qu’il ait une rencontre de techniciens, d’experts de tous les candidats pour qu’ils voient comment corriger les choses », se réjouit le candidat à la présidentielle.
Le candidat du parti SADI, Oumar Mariko, est sorti de la salle avant la fin de la réunion. Selon lui, « ce n’est pas à quelques heures des élections que le gouvernement organise une rencontre pour parler de son incompétence ». « Je ne suis pas sorti de la salle en boudant. J’ai d’autres choses à faire. Mais ça tourne en rond. Nous avons proposé, il y a des observateurs de la CEDEAO qui sont là. La CEDEAO, elle même ne respecte pas ses lois. Nous avons porté plainte auprès de la CEDEAO parce que l’Etat du Mali sans démarche consensuelle a falsifié, a modifié plutôt la loi électorale », dénonce Oumar Mariko. Pour le candidat du parti SADI, « ce n’est pas à moins de 24 heures des élections qu’on va nous appeler pour partager en fait l’incompétence et la responsabilité de l’État. Responsabilité voulue à faire des élections pour consacrer un candidat président de la République ». Pour l’opposant au régime IBK, « une chose est claire, je ne m’entends pas à ce que les élections soient transparentes, que les élections soient crédibles et que tout le monde puisse aller voter demain ».
Studio Tamani