L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA n’est plus. Il est décédé dans la Polyclinique Pasteur de Bamako ce lundi 21 mars, en détention préventive, après plusieurs demandes et alertes sur la détérioration de son état de santé qui nécessitait une évacuation sanitaire. En refusant d’accéder aux différentes sollicitations de sa famille, des médecins, des politiques et des observateurs jusqu’à sa mort, des nouvelles autorités risquent d’avoir sur leur conscience la mort de cet homme d’État qu’est, désormais, une charge morale. Pour sa part, SBM est parti sans le droit à une justice pour dire sa part de vérité dans l’affaire dite d’équipements militaires dans laquelle il était cité.
Comme une traînée de poudre, la mort de l’homme politique et ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA a fait le tour des réseaux sociaux ce lundi matin et dans les groupes messageries WhatsApp. Aussitôt, les condoléances et les notes de compassion se sont multipliées également sur ces nouvelles plateformes. Car, il n’y a pas de mots de la mort, mais des mots pour faire passer la mort.
Si la mort met fin à tout, ce ne sera pas le cas pour la Transition. Le décès de SBM sera pour elle, le début d’une affres de conscience, une charge morale qu’elle devrait désormais porter et accepter qu’après avoir refusé de donner son autorisation pour l’évacuation sanitaire de l’ancien PM alors que la dégradation de son état de santé le recommandait.
Et pourtant, ce n’était pas faute d’avoir informé qui de droit. La famille de SBM, ses avocats, son parti politique, ont tous alerté les autorités de la Transition et claironné sur tous les toits le risque que l’homme politique encourait.
« Le pronostic vital de Soumeylou Boubèye Maïga est engagé. Je vous demande, devant le Peuple malien, de lui permettre d’aller se soigner et je m’engage, au nom de notre famille à ce qu’il revienne dès qu’il sera rétabli. Tout notre espoir repose sur votre décision, votre humanité, votre respect du droit à la vie, votre sens de l’État de Droit, votre respect de l’expertise et de la parole des médecins, votre sens du devoir à l’égard de tous les citoyens maliens, sans exclusion », lançait ainsi un cri de cœur dans une lettre ouverte signée le 1er mars et adressée au Président de la Transition, Assimi GOITA.
Cette note prémonitoire n’a fait ni chaud ni froid à ceux qui sont animés de la volonté de poser le jalon d’un nouveau Mali avec un nouveau départ, une nouvelle façon de faire. Les autorités sont restées insensibles et dans une indifférence totale pour donner suite à une ultime tentative pour espérer sur des meilleurs soins de santé profit de l’homme, malgré les signaux de détresse. Ce qui est plus déplorable dans l’affaire ait que SBM soit décédé en détention préventive, donc un présumé innocent.
Avec sa mort, l’homme qui se croyait à son innocence dans l’affaire dite équipements militaires dans laquelle sont inculpés plusieurs cadres du régime Ibrahim Boubacar KEITA, ne sera plus là pour se défendre et de dire sa part de vérité. Ainsi, Soumeylou Boubèye MAIGA s’en va sans connaître le verdict des hommes en attendant celui de Tout Puissant.
Loin de faire table rase des accusations dont il fait l’objet alors en charge de la sécurité d’État. Mais en matière de droit, il n’y a pas de réciprocité en termes de violations des droits de l’homme.
PAR SIKOU BAH
Source: INFO-MATIN