Selon une étude, les plus grands éléphants du monde vivent dans la zone du Gourma au Nord du Mali, une zone qui s’étend sur plus de 50 000 km2 entre Tombouctou et Douentza à l’Ouest et jusqu’à Ansogo et Bourem à l’Est. Les éléphants du Gourma qui représentent environ 12% de l’ensemble des éléphants d’Afrique de l’Ouest ont eux aussi fait les frais de la crise du Nord et du phénomène du braconnage.
En effet, durant l’occupation des régions du Nord par les groupes armés, ce sont plus de 100 pachydermes qui auront été tués pour leurs ivoires en raison de l’absence des services de l’Etat. Ce qui a fait passer pour la seule zone du Gourma, selon des statistiques officielles, la population d’éléphants de 400 spécimens en 2011 à quelques 300 en 2015.
La menace sur l’existence de ces espèces continue et l’ONG américaine WILD Foundation tire la sonnette d’alarme. Malgré certaines initiatives après l’occupation, un bilan de WILD Foundation, une organisation qui œuvre pour la sauvegarde des espèces migratoires, relève que le phénomène qui n’est pas nouveau dans la zone, connait depuis plusieurs mois une progression inquiétante même si l’enjeu de la présence de groupes terroristes dans la région se pose. Selon les experts, si rien n’est fait, à court terme, les éléphants à l’état sauvage pourraient disparaitre progressivement du continent africain.
La sauvegarde donc des éléphants du Gourma doit être une question de priorité et l’implication de tous est nécessaire. Wild Foundation, pour sa part, a réalisé en 2014 trois points d’eau dans les communes de Haribomo, Inadiatafane et Bambara Maoudé pour permettre aux populations de libérer l’emprise de la mare de Banzena qui est l’abreuvoir principal des pachydermes. Mais, le défi majeur étant la sécurité, le Gourma qui constitue l’habitat naturel des éléphants depuis des époques doit être surveillé d’avantage pour soutenir le gouvernement du Mali. Pour ce faire, la MINUSMA a commencé à s’intéresser à la cause des éléphants du Gourma. Et son aide sera précieuse aux cotés du gouvernement et de WILD Fondation pour sauver la vie de ces pachydermes.
Daniel KOURIBA