Cette rencontre se veut une réponse aux besoins de conservation et valorisation des manuscrits à court et moyen termes dans la région du Sahel. Elle vise à réunir les différents acteurs nationaux, régionaux et internationaux opérant dans ce domaine, afin d’échanger sur l’état de préservation et d’accessibilité des manuscrits anciens au Sahel. Il s’agissait aussi d’examiner plus spécifiquement les besoins et les mesures de protection et de soutien nécessaire à la sauvegarde, l’accessibilité et la promotion des manuscrits anciens dans les pays concernés (Mali, Sénégal, Niger, Mauritanie, Côte d’ivoire, Cameroun, Soudan etc…).
Pendant trois jours, experts, responsables étatiques, chercheurs, intellectuels, familles détentrices et gestionnaires de manuscrits vont explorer la question sensible de la mise en ligne des manuscrits numérisés et sa gestion efficiente dans tous les domaines, à travers une série de contributions et de débats.
Devant l’assistance lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente du comité scientifique, Mme Diallo Kadia Maïga, a souligné que la consultation est la suite logique d’un long processus entrepris par l’UNESCO pour la restauration des manuscrits anciens depuis l’avènement de la crise sécuritaire. « En effet, l’UNESCO considère les manuscrits anciens du sahel en général, et du Mali en particulier, comme une source importante de savoir et une documentation unique sur l’histoire de l’Afrique et du rôle prépondérant que cette région a joué dans le développement intellectuel, culturel et scientifique ainsi que la diffusion des savoirs ». Elle a profité de l’occasion pour saluer la coopération de l’UNESCO et le Mali en occurrence dans le cadre de la sauvegarde et l’accessibilité des manuscrits anciens.
Mme Baranga M’Gasarangwe, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, coordinatrice humanitaire, a, de son côté, indiqué que la protection de tout élément qui constitue le patrimoine culturel du Mali a toujours été une priorité pour les Nations unies.
‘’Elaborer une stratégie et un plan d’action sur les besoins diversifiés des manuscrits anciens ’’
Présidant l’ouverture des travaux, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, Pr Mahamadou Famanta, a rappelé les efforts déployés par les organismes internationaux comme l’ISESCO, les partenaires techniques et financiers, les institutions nationales et internationales de gestion du patrimoine et l’ensemble de la communauté internationale pour alerter sur le sort des manuscrits, alors menacé de destruction. « Les différents plaidoyers à travers le monde ont permis de mettre en place les actions d’exfiltration, de conservation et de sécurisation des manuscrits en lieux sûrs à Bamako en vue de leur sauvegarde et de leur promotion. Votre présence témoigne du souci de la communauté internationale de contribuer à la mobilisation des actions en faveur de la protection des manuscrits », a déclaré le ministre.
La consultation, dira le ministre, prévoit la signature d’un accord de financement entre l’UNESCO, la MINUSMA et l’Institut des Hautes études et de recherche islamique, Ahmed Baba de Tombouctou, en faveur du programme de formation en Métiers du livre, qui sera sanctionné par un DUT.
Avant la présentation du projet de création d’une filière de formation sur les manuscrits, une minute de silence a été observée en la mémoire du Dr Témoré Tioulenta, précédemment ministre de l’Education nationale.
Rappelons qu’en prélude à la tenue de l’atelier, la commission d’organisation avait organisé une conférence de presse le mardi 21 Janvier au siège de l’UNESCO pour édifier l’opinion sur l’objectif et les attentes de la consultation internationale sur la sauvegarde, l’accessibilité, et la promotion des manuscrits anciens au Sahel. Face aux journalistes, le conseiller à la communication du Bureau UNESCO-Dakar, Michel Kenmoe, a souligné que l’objectif de la consultation est d’échanger et d’élaborer une stratégie et un plan d’actions sur les besoins diversifiés des manuscrits anciens se localisant dans les différents pays du Sahel.
BD
Source : Le Challenger