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Santé présidentielle : Paris ou Bamako pour une meilleure convalescence du président IBK ?

Rentré à la maison le dimanche dernier après un bref séjour médical à Paris où il a été opéré d’une tumeur bénigne d’une glande dans le cou, le président IBK entend ainsi poursuivre sa convalescence au bercail. Le chef de l’Etat opte alors pour l’affrontement des risques auxquels Bamako l’expose en termes d’agitations sociales de tous genres, que de se la couler plus douce dans la capitale française à l’abri de tout pépin pouvant entraver son rétablissement normal.

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« Je me trouve en très bonne forme par la grâce du Tout-Puissant. Je reprends le balai, pour reprendre le travail là où on l’a laissé », avait-il déclaré à la presse à l’aéroport le dimanche dernier. Le président Ibrahim Boubacar Keita faisait ainsi la preuve de sa bravoure, de son amour à la patrie malienne et de sa préoccupation de la mission à lui confiée par le peuple. Il a certes de gros chats à fouetter au pays cependant force est de reconnaître que l’environnement n’est pas favorable à son état de santé actuelle. Le chef de l’Etat a dû probablement braver les recommandations de ses médecins traitant parisiens pour reprendre son bâton de pèlerin dans un milieu caractérisé par une ascendance de la grogne sociale ; où le nom du chef de l’Etat est cité dans tous les concerts de dénonciation de mauvaise gouvernance, de la stagnation du pays dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la réconciliation.
Si l’opposition politique au régime IBK a pour sa part fait la preuve de son caractère républicain en faisant profil bas au sujet de sa marche de dénonciation initialement prévue sur le 23 avril dernier, la société civile elle, ne semble pas prête à favoriser une convalescence aisée au locataire de Koulouba. Des manifestations allant à l’encontre d’un prompt rétablissement de la première autorité de l’Etat, vont bon train avec la dernière marche en date, celle du jeudi dernier organisée à l’initiative de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Des centaines de Maliens ont battu le pavé à cette occasion  pour dénoncer les dérives du régime en place et le «mépris » affiché par le gouvernement dans le traitement de son cahier de doléances. Alors que le front social se durcit également par la grève annoncée sur ce lundi par les promoteurs des écoles qui menacent de mettre les clés sous les paillassons, l’atmosphère décriant la gestion générale du pays est aussi marquée par la montée au créneau d’une association au centre du pays, pour dénoncer une amalgame dont les Peulh de la région de Mopti feraient l’objet. Le « Kawral poulakou », tel est le nom de ce regroupement qui pointe du doigt des milices privées dans des villages du centre du pays, mais aussi l’armée malienne pour déplorer des exactions commises contre ses communautés dont les membres seraient pris à tors pour des djihadistes.
Il s’agit-là autant de situations qui, ajoutées à l’épineux dossier de la paix et de la réconciliation qui titube dans son cours normal, ne sont pas de nature à susciter un sommeil tranquille sur la colline de Koulouba. Du coup l’on se demande si le grand convalescent du moment ne ferait pas mieux d’imiter le président Dioncounda Traoré à qui une situation sanitaire similaire avait été imposée en juin 2012. On se rappelle qu’à cette époque, celui qui dirigeait la transition dans notre pays, avait choisi de poursuivre sa mission dans l’hexagone. Sur place dans sa convalescence, il avait multiplié, les rencontres politiques avec notamment son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, des leaders de partis et élus maliens, des ministres de la sous-région etc pour ainsi signifier que sa gestion des affaires peut se faire aussi à l’extérieur du pays.
Les deux hommes ne sont pas de même carrure et les conditions de leur prise d’affaires ne sont pas les mêmes, nous diront certains pour expliquer le choix du président IBK. Les raisons de chacune de ces deux évacuations sanitaires sur Paris sont loin d’être identiques, nous diront d’autres dans le même sillage. Mais toujours est-il que l’attachement du premier des dirigeants à son pays est une bonne chose en soi. Cependant il lui faut une forme optimale pour pouvoir mener le navire à lui confié à bon port.

Katito WADADA

Source: LE COMBAT

 

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