La consommation exponentielle des sachets plastiques au Mali, a entraîné leur prolifération vertigineuse partout dans le pays suite à leur utilisation. Ces sachets plastiques qui deviennent des déchets non-biodégradables, font planer de sérieux périls sanitaires et environnementaux dus à leur mauvaise gestion par les pouvoirs décentralisés ainsi que la population générale.
Ces déchets qui ne peuvent pas se transformer dans les conditions écologiques naturelles, détruisent l’environnement et affectent le cadre de vie des populations. Au Mali, leur production a augmenté en fonction de l’urbanisation, le développement et l’industrialisation, avec des conséquences environnementales croissantes, devenant une préoccupation nationale. Bamako, capitale malienne, fait actuellement face à de graves problèmes écologiques et sanitaires liés à la prolifération des déchets plastiques, notamment, la dégradation avancée de l’écosystème ainsi que l’accroissement continu de toxines pathogènes dans la ville. Les politiques d’assainissement déployées à différents niveaux par les autorités publiques peinent encore à porter leurs fruits. Les associations écologiques maliennes et autres organisations volontaires auxquelles les initiatives ne manquent pas, sont cependant confrontées à une insuffisance criarde de moyens opérationnels pour ramasser et recycler ces déchets plastiques. Malheureusement, ceux-ci sont souvent brûlés et le gaz d’azote se propageant dans l’air, devient de nouveaux problèmes de santé publique pour des millions de Maliens.
Environ 1470 tonnes de déchets sont quotidiennement produits à Bamako. Par effet d’entraînement, le phénomène s’est transporté dans les villes de l’intérieur du pays ainsi que dans les campagnes. Un seul sachet peut mettre plus de 200 ans sans se dégrader, ses particules pouvant même rester dans la terre encore plus longtemps. Cependant, les gens ne semblent pas se soucier des effets nocifs du sachet plastique tout au long de son cycle de vie.
Les déchets plastiques nuisent, non seulement, à la santé humaine, mais aussi, à la vie des animaux et aux ressources végétales. Au plan agricole, ils peuvent rendre les sols cultivables non aérés. Une fois, ces déchets enterrés, ils diminuent la porosité et l’infiltration du sol. Ils peuvent également emmagasiner de l’eau durant la saison des pluies et devenir des gîtes de reproductions pour les moustiques et autres insectes responsables de maladies parasitaires. Une des raisons fondamentales de la propagation du sachet plastique est qu’il soit devenu le principal emballage utilisé au Mali, notamment, de l’eau, la nourriture, les produits pharmaceutiques et autres comestibles. Les déchets obstruent les caniveaux et rendent souvent impossible l’évacuation des eaux usées. Ils constituent la menace la plus sérieuse pour l’environnement ainsi que pour la santé humaine et animale. Seule l’adoption par le Gouvernement malien d’une loi interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sachets et emballages en plastiques, pourrait mieux éradiquer le phénomène et ses conséquences tragiques sur la santé et l’écologie.
Le sachet plastique a un effet néfaste aussi bien lors de sa fabrication que son utilisation, de son traitement en que déchet et de sa dispersion dans l’environnement. De récentes études menées par Orb media sur la contamination de l’eau de robinet, ont montré que des microparticules de plastique sont présentes dans 81% des échantillons d’eau analysés à travers le monde. L’omniprésence du plastique dans notre environnement, représente de multiples dangers sanitaires pour les hommes et animaux. Le déchet plastique a des impacts sur le système immunitaire et respiratoire. Il cause des perturbations endocriniennes, la baisse de la fertilité et des risques de cancers. Il est en perpétuelle interaction avec l’environnement humain et finit par s’infiltrer dans le corps par ingestion, inhalation ou contact direct. Lorsqu’ils sont avalés par les animaux herbivores, les déchets plastiques provoquent des troubles gastro-intestinaux pouvant souvent conduire à leur mort. Même si nous utilisons les sachets plastiques, faisons en sorte de ne jamais les jeter à la poubelle avec des produits toxiques qui peuvent être cancérogènes pour les poumons et extrêmement dangereux pour les asthmatiques.
Très malheureusement, l’impact de la combinaison de ces différents effets pathologiques et environnementaux, est encore mal connu et peine à être appréhendé correctement. Ce, au plaisir de l’immense péril que le phénomène fait incessamment planer sur nos vies.
Moulaye DIOP
Source: Le Point du Mali