Entre les exigences de la communauté internationale à cheval sur le respect du délai de la Transition et le front social en ébullition depuis un certain temps, force est de constater que les autorités de la Transition sont plus que jamais sous pression. Une situation préjudiciable à l’atteinte des objectifs assignée à Transition, à savoir : la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles, ainsi que l’organisation des élections référendaire, de conseillers et générales avant la fin du délai des 18 mois impartis. A l’allure où vont les choses, un change de cap s’avère nécessaire.
Doit-on envisager un échec de la transition en cours ? De l’avis de certains observateurs, la question a son pesant d’or face à l’évolution de la situation jugée inquiétante sur les plans sécuritaire et social.
«Certes, les principaux défis auxquels le pays est confronté sont antérieurs à la Transition en cours. Il n’était pas raisonnable de s’attendre à ce qu’elle relève, en quelques mois, des défis aussi complexes. Toutefois, on aurait pu prendre, dans le rassemblement et le consensus, dès le début, le chemin des solutions», a confié un homme politique.
Le moins que le puisse dire aujourd’hui, est que l’opinion, dans sa frange importante, développe un dangereux syndrome de méfiance vis-à-vis de cette Transition qui semble avoir d’autres priorités.
Aujourd’hui, s’il y a un réel frémissement dans la quête de consensus autour du chantier des réformes, sur des questions essentielles comme la lutte contre l’impunité, c’est l’inaction totale. Or ce qui est en cause, c’est l’intérêt général et la stabilité du pays.
Comme si cela ne suffisait, en plus de l’impasse autour des réformes préconisées, le pays fait face à des préavis de grève en cascade.
Le dernier cas en date est celui de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui vient de déposer un préavis de grève de 4 jours reconductibles.
Cela faisait quelques jours que les nouvelles de dépôt d’un préavis de grève de l’UNTM avaient circulé sur les réseaux sociaux sans que le Premier ministre Moctar OUANE et ses collaborateurs ne puissent prendre des initiatives pour anticiper cette situation.
Pourtant, sur la plupart des cas de grève, à l’image de celle de la santé, il ne s’agit plus de négocier, mais d’application des accords déjà signés. Bref, d’honorer les engagements pris.
Le mépris, les bravades, les passages en force, le non-respect des engagements sont-ils la clé de la réussite de la Transition ? Assurément pas.
C’est pourquoi les autorités de la Transition et le pays tout entier gagneraient en renouant avec les vertus du dialogue et de l’inclusivité.
Certes, des efforts sont en cours pour corriger le manque d’inclusivité des premiers mois de la Transition, notamment avec le Comité d’orientation stratégique (COS), créé pour appuyer la conduite des réformes politiques et institutionnelles prévues par la feuille de route de la transition en cours dans ce pays.
Mais aujourd’hui, il est impérieux que les autorités sortent de leur isolement et engagent le dialogue avec toutes les sensibilités pour la stabilité du pays et la création de meilleures conditions pour l’organisation d’élections apaisées.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN