Les dissidents du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) signataires de l’Accord politique de gouvernance ont tenu, le samedi dernier, leur atelier de réflexion sur les TDR du Dialogue politique inclusif en préparation. Lors de cette rencontre, le Président du Parena, pendant de longues minutes, s’est prononcé sur la situation politique du pays. Aussi, elle a été l’occasion pour Tiébilé l’opposant très farouche du régime de justifier son retournement de veste, à travers une collaboration sans tache avec le pouvoir.
Également au cours de cette réunion politique, M. DRAME affirme sans équivoque qu’il a décidé « de travailler avec le pouvoir au regard de l’état du pays ». Mais cette collaboration, a-t-il laissé entendre, ne changera en rien son statut d’homme politique de l’opposition. Il se dit opposant malgré tout. Il va même un peu loin dans ses propos pour déclarer : « Personne ne peut dire qu’il est plus opposant que nous ». Une déclaration très malencontreuse de Tiébilé DRAME qui a tout l’air d’un soulagement de conscience après son coup fourré contre Soumaila CISSE qu’il a laissé sur le carreau. Sinon, en la matière, il n’y a pas lieu de faire polémique puisque la loi est très claire.
En effet, la loi portant sur le statut de l’opposition adoptée par l’assemblée février 2015 en son article 2 définit la notion de l’opposition au Mali. Ainsi, l’article 2 de la loi sur le statut de l’opposition dispose : « au sens de la présente loi, constitue l’Opposition politique tout parti politique ou groupement des partis politique qui ne participe pas au gouvernement ou ne soutient pas l’action gouvernementale. Elle est parlementaire ou extraparlementaire ».
En commentant cette disposition, Tiébilé DRAME qui a accepté d’être ministre des Affaires étrangères en signant l’Accord politique de gouvernance perd sa qualité d’opposant. Et l’article 6 de la même loi enfonce le clou : « tout parti politique appartenant à l’Opposition politique peut soutenir l’action gouvernementale ou participer au gouvernement. Dans ce cas, il perd d’office sa qualité de parti politique de l’Opposition politique et fait une déclaration publique ».
De même dans l’Accord politique de gouvernance qui a ouvert des portes à l’opposition, il est demandé aux parties signataires un certain nombre d’engagements comme accompagner et soutenir l’action gouvernementale. Ainsi, l’article 6 dudit Accord politique, à l’image de tous les partis signataires, stipule qu’ils doivent apporter leur soutien indéfectible aux forces armées et de sécurité nationales ainsi qu’aux forces internationales dans la lutte contre le terrorisme, tout en s’abstenant « de toute déclaration tendant à les décrédibiliser et éviteront de mettre en péril les efforts de stabilisation engagés par elles sur le terrain ».
Par Sikou BAH