Le N°10 du M5-RFP qui défendait mordicus le report des élections, dont le chronogramme avait été fixé par le gouvernement Moctar OUANE, depuis son divorce avec les autorités de la Transition, adopte une nouvelle position. Sa préoccupation est la nécessité d’aller aux élections en vue de la mise en place des institutions démocratiques plus légitimes que celles de la Transition.
La roue de l’histoire tourne. Aujourd’hui Issa Kaou N’DJIM, l’un des mobilisateurs du M5-RFP et l’ancien ministre de la justice de Ibrahim Boubacar KEITA, Me Kassoum TAPO sont dans une dynamique de convergence de vue sur la situation sociopolitique du pays. L’immeuble de ce dernier a été saccagé par des contestataires mobilisés par les responsables du M5, dont Issa Kaou N’DJIM.
Ce mardi 7 décembre, Me Kassoum TAPO et Issa Kaou N’DJIM se sont rencontrés. Les deux étaient respectivement à la tête de leur mouvement politique. Me Kassoum TAPO conduisait le Mouvement pour la refondation du Mali (MORENA) et Issa Kaou N’DJIM était la tête de l’Appel citoyen pour la réussite de la Transition (ACRT-FASO KA WELE). Les deux parties ont échangé sur la situation politique du pays, la crise sécuritaire, humanitaire, etc.
A la sortie de cette réunion, l’ex membre du Conseil national de Transition, dont il était la 4e vice-président, s’est, cette fois-ci, avec retenue, prononcé sur l’actualité politique du pays, après sa condamnation avec sursis pour avoir tenu des ‘’propos subversifs’’.
Après leur rencontre, Issa Kaou N’DJIM a déclaré à la presse la nécessité d’aller aux élections en vue de la mise en place des institutions démocratiques.
« Nous sommes fermes quant à la tenue des élections. On ne peut pas dissocier à la paix sociale et l’organisation des élections. C’est la voie de la légitimité pour le président et les députés. Sans la démocratie, nous sommes perdus », a indiqué Issa Kaou N’DJIM.
En clair, il soutient qu’il faut que le pays aille très rapidement aux élections pour se réconcilier avec lui-même et avec le reste du monde.
Le ton a changé et le contenu de son discours a aussi varié. Celui qui était contre la tenue des élections et appelait à une prorogation de la durée de la transition est dans une autre logique. Outre la tenue des élections, il a aussi mis un trait sur son autorité ‘’militaire’’, l’imperturbable Assimi GOITA après son divorce aussi avec le très respecté l’Imam Mahmoud DICKO.
Quelques mois plutôt, pour son soutien démesuré au vice-président de la Transition d’alors, Issa Kaou DJIM ne cessait de soutenir la candidature de ce dernier à la prochaine élection présidentielle. Et à l’occasion des festivités commémoratives du 8 Mars organisées par son mouvement, il a proclamé la candidature de GOITA.
«Je vais vous dire quelque chose, mais ce n’est pas un secret. Assimi GOITA sera notre candidat et il gagnera les élections », a déclaré M. N’DJIM devant les militants de son regroupement. Et interrogé par nos confrères de RFI, il affirme : « ce n’est pas un ballon d’essai. C’est une conviction».
Sur la tenue des élections, il avait même laissé éclater sa colère contre les autorités administratives de la Transition après avoir dévoilé le chronogramme des élections conformément aux 18 mois, l’échéance de la transition.
Pour motif, il avançait : « Le peuple ne s’est pas soulevé pour avoir des élections bâclées, le peuple s’est soulevé pour dire non à des pratiques mafieuses dont les auteurs présumés ne sont nullement inquiétés aujourd’hui… ».
L’ancien 4e vice-président du CNT a précisé qu’ils veulent la réussite de la transition avant d’ajouter que le problème des Maliens n’est pas d’aller aux élections à n’importe quel prix.
«Si on laisse les voleurs aller aux élections, c’est trahir le peuple, on ne sera pas complice des élections tronquées », a-t-il affirmé et d’ajouter qu’ils voient en « l’imperturbable » Assimi GOITA, un patriote.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin