Depuis le début de ce mois de mars, notre pays fait face à une période de canicule où les températures frôlent déjà les 40 ° c. À cette situation déjà insupportable se greffe une grève illimitée des blouses blanches. Pour se moquer de qui ? En tout cas pas des membres d’un gouvernement dont les soins sont assurés soit à l’étranger ou dans des cabinets privés. Calvaire d’un public abandonné à son triste sort !
Certes, la grève est un droit constitutionnel reconnu dans notre pays. Mais dès qu’elle abuse de la patience du peuple auquel sont issus ses acteurs, elle devient source de tension et de déstabilisation de la République. Depuis le jeudi 9 mars dernier, les syndicats de la santé et de l’action sociale entament une grève illimitée sur l’ensemble du territoire national. Le timing de ce mouvement de grève semble bien poser problème au regard des souffrances endurées par les pauvres citoyens pour lesquels grévistes et dirigeants ont promis de donner le meilleur d’eux-mêmes. Sans vouloir offenser qui que ce soit, nous estimons que cette grève qui se présente en cette période sensible de l’année n’est à l’honneur de personne, ni même des syndicalistes qui semblent en trouver une opportunité de faire changer leurs conditions de vie et de travail.
Au demeurant, si une solution n’est pas trouvée dans les meilleurs délais, les autorités nationales et ces grévistes auront beaucoup de morts sur leur conscience.
Selon les prévisions de l’Agence malienne de météorologie, cette année, les températures seront de 39 à 42 °C maximum sur Bamako et de 39 à 43 ° Celsius sur le reste du pays durant les deux premières semaines du mois de mars.
C’est dire que cette année encore, une période de fortes chaleurs est attendue sur toute l’étendue du territoire national du Mali. Un niveau presque similaire à celui de l’année dernière ou le thermomètre ne dégringole pas à Bamako.
En général, pendant ces périodes de fortes chaleurs, nous avons toujours constaté, ici chez nous une augmentation de la mortalité, à cause de la canicule qui nuit particulièrement beaucoup à la santé des personnes fragiles, comme les enfants et les personnes du troisième âge.
Certains symptômes comme : les maux de tête ; crampes musculaires ; enflure des mains, des pieds et des chevilles ; apparition de petits boutons rouges sur la peau, appelés « boutons de chaleur », nécessitent parfois l’intervention rapide d’un médecin, dans un meilleur délai.
Un tour dans les structures de santé de notre pays prouve à suffisance l’urgence à parer à cette situation. Si travailleurs croient comme fer à la légitimité de leurs revendications, l’État a aujourd’hui l’obligation de faire face aux besoins de santé de nos populations, peu importe la manière, dans ce contexte de débrayage sans limites de nos blouses blanches.
Malheureusement, à l’état actuel des choses, tous ces malades devraient prendre leur mal en patience, car les blouses blanches manquent à l’appel dans les structures de santé publique facile d’accès pour le grand public.
Sans vouloir accuser les agents de la santé de mettre leurs intérêts personnels au-dessus de leur serment ou le gouvernement taxé de mauvaise foi, nous les invitons, tous les deux, a accordé rapidement les violons dans l’intérêt général.
Par Abdoulaye OUATARA
Source: info-matin