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Sans Tabou: respect des droits des détenus au Niger, la poutre dans l’œil de Bazoum

Au Mali, l’émotion reste vive après le décès en détention ce lundi 21 mars 2022 de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAÏGA, à la clinique Pasteur de Bamako. Quelques heures après l’annonce de la disparition de cet acteur majeur de la scène politique malienne, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a dénoncé un «assassinat». Dans un message posté sur son compte Twitter, le président nigérien a accusé les autorités maliennes d’avoir tué SBM en détention. Toutefois, ces allégations sont considérées par de nombreux observateurs comme une provocation de plus vu le climat tendu entre notre pays et ses voisins de la CEDEAO en général, et le Niger en particulier, du fait que BAZOUM ne rate jamais une occasion de tirer sur les autorités maliennes. 

 

En réaction à la disparition de l’ancien Premier ministre, le chef de l’Etat nigérien, Bazoum Mohamed, a estimé que «sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo KEITA en 1977», avant d’ajouter qu’il pensait que «de tels assassinats relevaient d’une autre ère».

Une prise de position qui risque encore de faire des vagues, les relations entre Niamey et Bamako étant notoirement dans une mauvaise passe depuis plusieurs mois en raison de certaines déclarations médiatiques des autorités nigériennes.

Dans ce contexte, le président Mohamed Bazoum serait bien inspiré de se limiter à la présentation des condoléances à la famille de l’illustre disparu ainsi qu’au peuple malien.

En commentant les circonstances de cette disparition dont il a estimé qu’elle rappelle celle de l’ancien président Modibo Keita en 1977, le chef de l’Etat nigérien a provoqué une véritable levée de boucliers tant au Mali qu’au Niger.

D’autant plus que le Président Bazoum a implicitement qualifié cette disparition en détention de l’ancien ministre de la Défense puis Premier ministre d’IBK, «d’assassinat».

Alors on peut se demander si Mohamed Bazoum est en mission de son maitre (Macron) qui jure depuis quelques temps de faire payer le Mali à cause de l’attachement de ses autorités au respect de sa souveraineté et son intégrité territoire.

En tout cas, pour Aboubacar Sidick Fomba, membre CNT, il est clair que le président nigérien est «un laquais» de la France qui mériterait d’être poursuivi pour ses propos.

De son côté, Abdoulaye GUINDO de la plateforme Benbere, pense que le président nigérien devrait se garder de porter des accusations sans fondement contre les autorités de la transition après la disparition de Soumeylou Boubèye MAÏGA.

Il est vrai que beaucoup d’observateurs ont condamné l’attitude des autorités qui n’ont pas donné suite aux multiples demandes d’évacuation sanitaire de l’ancien PM en dépit des recommandations de ses médecins.

Mais, pour autant, cela ne donne pas le droit au président nigérien de s’attaquer aux autorités de notre pays.   

Comme ironie du sort, pendant que le président nigérien se fait passer pour le champion de la démocratie et des droits de l’homme, un rapport de l’ONG Internationale Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre titrait : « Niger. Les autorités doivent garantir les droits des détenus à la prison de haute sécurité de Koutoukallè ».

Dans ce document rendu public ce lundi 21 mars 2022, l’ONG indique que les droits de plusieurs détenus sont bafoués à la prison de Koutoukallè, une Maison centrale de haute sécurité située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Niamey.

Selon le rapport, Amnesty International a recueilli des informations de proches de détenus à la prison de Koutoukallè qui dénoncent l’interdiction de l’apport de provisions extérieures, l’impossibilité pour les détenus concernés de recevoir des visites, des soins médicaux adéquats ni d’accéder à un avocat.

Amnesty International appelle les autorités nigériennes à rétablir les droits de visite et à mener une enquête sur les conditions de détention et le respect des droits à la défense et du droit à la santé des détenus à la prison de haute sécurité de Koutoukallè.

Alors dans ces conditions, on est en droit de se demander combien sont morts dans les prisons du Niger ?

Combien de gens sont morts par défaut de soins, conséquences des fonds volés qui auraient servi à rendre disponibles des médicaments et du matériel de qualité dans les centres de santé au Niger alors que Bazoum avait la responsabilité et la possibilité de changer le cours des choses ?

Dans sa phobie contre les acteurs du 18 août 2020, le président nigérien ne se rend pas compte que lui-même et son peuple soufre le martyre dans l’exploitation de l’uranium par la société française Areva.

Car en France, 75% de la production d’électricité française est issue du nucléaire, dont probablement de l’uranium nigérien car le Niger est le pays qui détient les plus grandes ressources d’uranium d’Afrique.

Bazoum a-t-il pensé une seule fois mettre dans leurs droits ces nigériens victimes des conséquences de ce métal dangereux avant de parler de respect des droits au Mali ?

D’ailleurs, pour son information, 27 Nigériens ont porté pour la première fois plainte en France contre X pour homicide et blessures involontaires liées à l’extraction d’uranium.

«Nous rappelons à cet ancien rebelle du Mali venant de la Libye, soutien des démocraties à géométrie variable de se retenir et de se ressaisir », prévient un observateur.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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