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Sans Tabou: référendum, l’administration en porte-à-faux avec la neutralité

En invitant tout son personnel à prendre part à la mobilisation de ce jeudi 8 juin, au stade du 26 mars, dans une lettre circulaire signée à la veille, le ministre de la Jeunesse et des sports se rend complice de violation du devoir et du droit d’équidistance de l’État entre toutes les parties (Oui et Non) au référendum.

C’est parti depuis le vendredi dernier pour la campagne référendaire. A cet effet, les partisans du Oui pour l’adoption d’une nouvelle constitution se sont donné rendez-vous, hier jeudi au stade du 26 mars, pour une démonstration de force.
Dans une lettre circulaire signée le 7 juin par le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des sports chargé de l’instruction citoyenne et de la construction citoyenne, il invite « tous les personnels du Cabinet, du Secrétariat général, des services centraux et rattachés et organismes personnalisés du ministère à une mobilisation au meeting citoyen dans le cadre de la campagne référendaire, le jeudi 8 juin 2023 à partir de 15 heures a stade du 26 mars de Bamako ».
Cet appel du pied du ministère de la Jeunesse consacre la violation de tout principe de neutralité de l’Etat dans l’organisation d’un scrutin. Bien qu’initiée par le président de la transition, Assimi GOITA, les départements de l’Etat, à l’image du ministère de la Jeunesse et des sports, doivent rester des observateurs de la campagne pour le référendum.
Ce principe sacré nous rappelle cette leçon de François Philizot : « La règle de droit, telle qu’elle est définie par des éléments politiques des institutions étatiques, est articulée autour de ces deux principes : égalité et neutralité ».
Les fonctions ministérielles sont par essence politiques. A cet effet, il ne peut pas être interdit à un ministre de mener une campagne politique contre ou pour une initiative. Mais dans l’accomplissement de cet exercice démocratique, il doit s’abstenir d’approches pouvant être en porte-à-faux par rapport à l’obligation de réserve qui lui est imposé.
Dans l’un ou l‘autre cas, le controversé département de la Jeunesse et des sports s’illustre encore dans la polémique et dans la violation des principes et textes qui doivent guider le comportement des représentants de l’Etat pendant la période de campagne.
Le département dans sa lettre circulaire donne l’impression d’enfiler une camisole de force à ses personnels pour soutenir le Oui lors du référendum. En aucun moment, en dépit du diktat imposé aux travailleurs, il ne tient pas compte de la liberté de choix de ses personnels (voter ‘’oui’’ ou ‘’non’’).
De même, au nom du Mali Kura, on devrait laisser la liberté aux agents d’aller grossir le rang du Oui. Que non ! Comme au temps de la dictature, c’est toute l’administration qui se met au service de l’initiative prise au sommet de l’Etat, peu importe qu’elle soit une consultation électorale.
Egalement, le Conseil national de Transition (CNT) a appelé ses services à la mobilisation en faveur de la grande soirée de mobilisation piur le ‘‘oui’. Dans les deux cas, par ces appels, ces deux structures privent des citoyens de l’un de leur droit.
A bon entendeur salut!

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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