Depuis le début plus d’un mois, l’eau potable est devenue une denrée rare dans plusieurs quartiers périphériques de Bamako où les habitants peuvent passer plus de 24 sans aucune goutte d’eau dans le robinet, en dépit de la forte chaleur. Malgré les cris de détresse des populations, l’actuel ministre en charge de l’Énergie et de l’eau, contrairement à son prédécesseur, reste de marbre face à cette situation.
Des femmes et des enfants munis de charrettes, de pousse-pousse, remplies de bidons forment de très longues files devant quelques rares châteaux d’eau. C’est du moins la triste image qui illustre notre capitale, particulièrement ses périphéries.
Tout cela se passe dans le silence et l’indifférence totale des plus hautes autorités qui laissent apparaitre chaque jour leur incapacité ou mauvaise foi à faire face à cette crise qui n’a que trop duré. La surprise devient de plus en plus désagréable pour ces populations, qui n’attendent qu’une consolation de la part des autorités. La fin du calvaire avec la mise en service de Kabala annoncé pour fin décembre, puis mi-mars, reste un leurre. Des mois après ce délai, le M. Sambou WAGUE, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a jusque-là pas fait le moindre communiqué pour expliquer aux populations meurtries, les vraies raisons qui retardent la fin de leur calvaire.
Pire, les populations se sentent trahies et abandonnées par des autorités qui se barricadent : plus de visite ministérielle sur le terrain, dans les quartiers, comme c’était le cas dans les années précédentes avec l’ex-ministre M. Mlick Alhousseny.
Cette attitude du département de l’eau ne fait qu’accentuer la colère des populations qui se sentent abandonnées par l’État, en ce qui concerne l’accès aux services sociaux, dont l’eau en fait une partie intégrante.
Pourtant, le ministre WAGUE a promis de l’eau potable aux populations depuis deux mois, c’est-à-dire au mois de mars.
« Le constat est que globalement, le délai est tenu. Lors de ma dernière visite, l’entreprise avait pris l’engagement de revoir l’agenda pour rattraper le retard accusé. J’avoue, l’agenda est en train d’être respecté. Ce qui se dessine avec les essais industriels déjà réalisés, c’est qu’au 30 mars au plus tard, l’eau potable sera mise à la disposition de la population de Bamako et environs, à travers le réseau SOMAGEP. Ce qui est encourageant et satisfaisant », a promis le ministre WAGUE lors de sa dernière visite à la station de pompage d’eau de Kabala. À travers ce énième rendez-vous manqué, le ministère de l’Énergie et de l’eau a fait un engagement non tenu qui ne fait que le discréditer chaque jour qui passe. Comment comprendre qu’un projet, qui a servi à la campagne présidentielle pour la réélection du Président IBK, connaisse un tel sort ? En effet, aujourd’hui, le stress hydride a franchi tous les seuils du tolérable pour des milliers de familles des quartiers périphériques de la capitale qui passent des journées, voire des semaines, sans eau dans leur robinet.
PAR CHRISTELLE KONE