Dans le cadre de ses visites de prise de contact avec les partenaires de sociaux de l’école, le ministre de l’Éducation nationale, le Dr Témoré TIOULENTA, accompagné des membres de son cabinet, s’est rendu, ce lundi 13 mai 2019, à la Maison de l’Étudiant à Badalabougou.
À son arrivée, le ministre et sa délégation ont été accueillis par les responsables de la coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) avec à leur tête, Moussa NIANGALI, secrétaire générale de l’AEEM.
Dans son mot de bienvenue, le secrétaire de général du bureau de coordination de l’AEEM, Moussa NIANGALI, a félicité le ministre pour sa nomination à la tête du département. De son avis, cette visite du ministre constitue un signe de respect à l’égard des élèves et étudiants du Mali. De ses propos, il ressort que l’école est malade, qu’il n’y a pas mieux que chance que d’avoir un ministre disponible et accessible pour tous les partenaires, à tout moment. En syndicaliste, le SG de l’AEEM a profité de la présence du chef du département pour exprimer l’inquiété des élèves et étudiants du Mali face au sort de l’année scolaire 2018-2019.
« Il y a plus de 4 mois de cela, nous remarquons la grève des enseignants au niveau des écoles publiques. L’AEEM a eu à mener des démarches, le département de l’éducation a aussi consulté tout le monde par rapport à ça sans succès. Là où nous sommes, je ne dirai pas que l’année est blanche, mais de la façon dont les choses évoluent, nous sommes à zéro pas d’observer une année blanche », a-t-il prévenu M. NIANGALI.
Selon lui, les conséquences d’une année blanche sont catastrophiques pour l’éducation malienne.
« Nous devons tout faire pour sauver l’année scolaire au plus tard cette semaine. Si nous dépassons cette semaine, il ne sera plus question de sauver l’année ; mais plus tôt de voir comment faire face au flux scolaire de la prochaine rentrée », a souligné le responsable estudiantin. Pour ce faire, il a dit compter sur l’engagement du ministre pour permettre de sauver l’année, pour que les enfants que regagnent le chemin de l’école.
À sa suite, le secrétaire général du comité AEEM de l’école de médecine, Hamidou DIAKITE, a interpelé les plus hautes autorités sur cette crise scolaire avant de les appeler à faire de l’école leur priorité. Car, dit-il, nous n’avons pas vu une nation développée où l’éducation vienne en dernière position.
« Notre souci, c’est de voir notre année sauver », a-t-il martelé.
En réponse, le ministre a salué l’AEEM pour sa mobilisation. Devant les étudiants, le Dr TIOULENTA a affirmé que son seul souhait est que l’année soit sauvée. Et au-delà de l’année, il s’agit pour lui de sauver l’école malienne. Selon lui, ceux qui sont dans la revendication sont des amis de l’école de même que ceux qui sont dans l’administration. De ce fait, a-t-il dit, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas reprendre les cours très rapidement.
« Tous les droits sont à revendiquer, mais tous les devoirs sont à assumer. Revendiquons nos droits, mais pensons à l’avenir de nos enfants. Et si demain les cours ne reprenaient, c’est des générations d’enfants perdus », a lancé le ministre devant les étudiants.
Le Dr TIOULENTA a invité les jeunes scolaires à se déployer davantage pour convaincre les enseignants à reprendre les cours. Pendant que des centaines d’écoles sont formées au nord à cause de la violence terroriste, il n’est pas concevable, selon le ministre, que les enfants manquent d’enseignants au sud.
« Je leur ai demandé de poursuivre leur engagement, de renforcer leur engagement, dans la mesure où c’est de leur avenir qu’il est question. Ils ont une structure qui a engagé des démarches auprès de ceux qui sont en cessation de travail. Nous espérons que leur message qui converge avec celui des autres partenaires de l’école sera entendu. Mais ils ne doivent pas lever le pied tant que les cours ne sont pas repris », a exhorté le Dr TIOULENTA à ses interlocuteurs.
Par Abdoulaye OUATTARA