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Mali-Barrick: historique d’un bras de fer tendu

Ça fait maintenant près de deux ans que le bras de fer opposant notre pays à la société minière Barrick perdure. Le désaccord fait suite au nouveau code minier de 2023 qui introduit plusieurs modifications phares, dont la possibilité pour notre pays d’obtenir jusqu’à 35 % d’intérêts dans un projet minier (dont une part de 5 % réservée aux investisseurs locaux), contre une participation maximale de 20 % prévue dans le précédent Code minier de 2019.

Naturellement, ces dispositions ont suscité de vifs débats entre les autorités maliennes et les compagnies minières. Si des sociétés comme Resolute Mining ou B2Gold ont réussi à conclure des accords avec le Mali, la situation est bien différente pour Barrick, qui détenait 80 % des parts de Loulo-Gounkoto, tandis que l’État malien en conservait 20 %.
Depuis mai 2024, le Mali et Barrick ont commencé les discussions sur le nouveau code minier. Nos confrères de l’Agence Ecofin rappellent qu’en mai 2024, Mark Bristow, directeur général de Barrick, a déclaré lors d’une conférence téléphonique que le Mali a entamé des pourparlers en vue d’appliquer ce nouveau cadre réglementaire à la mine de Loulo-Gounkoto. Par la suite, en juillet 2024, Barrick confirme l’existence d’un différend avec l’État malien.
Ainsi, dans une note publiée le mardi 9 juillet 2024, Barrick confirme l’existence d’un différend avec les autorités sur « la question clé du partage des bénéfices économiques » de ses opérations. Poursuivant en ce sens, Mark Bristow indique que les deux parties travaillent à une résolution globale de leurs « différences et à trouver un terrain d’entente ».
Le 30 septembre 2024, Barrick annonce la finalisation d’un accord visant à résoudre les « réclamations et litiges existants » avec le gouvernement. L’initiative n’est toutefois pas un succès, les autorités maliennes remettant en cause les engagements pris par la compagnie minière.
Dans une note publiée le 23 octobre, Amadou Keita, ministre malien des Mines, fait état du non-respect des termes d’un « accord transactionnel » par la compagnie canadienne. Des faits que cette dernière dément dans un communiqué datant du 24 octobre 2024, indiquant avoir agi de « bonne foi », en versant notamment 50 milliards de francs CFA à l’État malien dans le cadre des négociations entamées.
Le 26 novembre 2024, Barrick annonce l’inculpation et la détention de quatre employés du complexe minier de Loulo-Gounkoto. Les raisons qui ont conduit à ces arrestations ne sont toutefois pas été évoquées. Malgré cette escalade des tensions, la compagnie réaffirme sa volonté de poursuivre les discussions avec les autorités, bien qu’aucun accord final n’ait été trouvé depuis le début des pourparlers.
Le 16 décembre 2024, Barrick annonce avoir lancé une procédure d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
Selon la note publiée à l’occasion, l’objectif de cette démarche est de « régler les questions de désaccord concernant le complexe de Loulo-Gounkoto » avec les autorités maliennes.
En janvier 2025, Barrick suspend ses opérations à Loulo-Gounkoto et le différend prend une nouvelle tournure. Cette décision intervient après que les autorités ont émis des restrictions sur les exportations d’or provenant de la mine et ont saisi un stock de trois tonnes d’or sur le site.
La signature d’un nouvel accord est annoncée en février 2025 par des sources proches du dossier, avant d’être confirmée par Barrick. À en croire l’agence d’information Reuters, le deal prévoyait le versement par Barrick d’un montant total de 438 millions USD à l’Etat malien, en échange de la libération de ses employés détenus et de la rétrocession du stock d’or saisi.
Aucune transaction ne sera toutefois effectuée. Le 15 avril, Barrick explique dans une note que le gouvernement n’a finalement pas exécuté l’accord, préférant placer la mine sous administration provisoire si la mesure de suspension persiste.
Faute d’accord, le différend va devant la justice malienne, après que le gouvernement ait demandé au Tribunal de commerce de Bamako de placer Loulo-Gounkoto sous administration provisoire le 8 mai. Après plusieurs reports d’audience, le tribunal accède finalement à cette requête le lundi 16 juin, nommant l’ancien ministre Soumana Makadji comme administrateur provisoire.
De son côté, Barrick fait immédiatement appel auprès du CIRDI et estime que cette décision ne repose sur « aucun fondement, ni en droit ni en pratique, justifiant le transfert des opérations courantes de Loulo-Gounkoto à un administrateur provisoire nommé par le tribunal ».
Le 8 juillet, Reuters révèle que Soumana Makadji, administrateur provisoire de Loulo-Gounkoto, envisage la vente d’environ une tonne d’or entreposée sur le site afin de financer une reprise progressive de la production. Selon des sources proches du dossier, les lingots d’or sont actuellement en vente sur le marché.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info Matin
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