L’annonce d’une réduction du prix du pain à compter du jeudi 1er avril a été faite suite à un protocole d’accord signé entre le ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et le Cadre de concertation sur la filière pain. Mais, malheureusement, cet accord est vraisemblablement de la poudre aux yeux des consommateurs de cette denrée très prisée par les Maliens. La miche du gros pain est toujours livrée aux consommateurs à 300 FCFA. Pour cause, l’accord n’a pas été inclusif et plusieurs boulangeries ne sont pas prêtes à revoir à la baisse le prix de la miche.
Depuis deux mois maintenant, le prix de la baguette du pain a augmenté dans notre pays. La miche du pain qui était livrée à 250 FCFA aux consommateurs est actuellement livrée à 300 FCFA. Les autorités ont expliqué la flambée des prix du pain par la hausse du prix de la farine de blé.
Pour obtenir une réduction sur le prix du pain très consommé par les Maliens, le ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et le Cadre de concertation sur la filière Pain, ont signé un protocole d’accord. Ledit accord est relatif à la production et à la commercialisation du pain. À travers cet accord, le prix de la miche cédée à 300 FCFA devrait normalement revenir à 250 FCFA.
Cet accord intervient à deux semaines du mois de Ramadan qui constitue une période de forte consommation. Il aurait permis de lancer un un ouf de soulagement pour les consommateurs s’il était inclusif ; donc appliqué par l’ensemble des acteurs. Hélas, à peine annoncée, cette réduction sur le prix du prix de la baguette de pain est rejetée par beaucoup de boulangers. Ces derniers affirment n’avoir pas été associés à cette décision du ministère de l’Industrie, du commerce et de la promotion des investissements et du Cadre de concertation de la filière pain. D’ailleurs, hier jeudi, en faisait le tour des boulangeries et des boutiques, le constat était que la miche du gros pain est toujours cédée à 300 FCFA. Cet accord sur la baisse du prix du pain n’est-il pas une fuite en avant du département de tutelle qui s’est précipité de signer un accord sans l’implication de l’ensemble des acteurs.
Aujourd’hui, la réduction du prix des denrées de première nécessité est le vœu de tous les Maliens. D’ailleurs, les autorités en charge du commerce ne ménagent aucun effort pour que les prix des denrées soient abordables pour le citoyen lambda.
Mais il faut reconnaître que pour cet accord signé pour la baisse du prix du pain, la méthode employée par les autorités à fait défaut. L’accord signé n’a pas bénéficié du quitus de la majorité des boulangers. Raison pour laquelle, hier jeudi 1er avril, les consommateurs n’ont pas senti la réduction annoncée.
À quelques jours du début du carême qui est habituellement une période propice à la spéculation sur les prix des denrées de première nécessité, les autorités doivent adopter une bonne stratégie en impliquant tous les acteurs pour revoir à la baisse le prix de certaines denrées. Après la fixation des prix de façon concertée, des mécanismes doivent être mis en place pour contrôler, identifier et punir les contrevenants.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN