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Sans Tabou: le calvaire de l’après Baccalaureat

Ce sont 9 459 candidats admis au baccalauréat cette année qui prendront bientôt le chemin des différentes universités du pays. Après la grande euphorie suite à l’obtention du précieux sésame, ces jeunes étudiants feront désormais face à une autre réalité. Ce sont des années universitaires interminables qui les attendent. Du moins, si les autorités ne prennent pas des dispositions nécessaires et diligentes pour remédier aux chevauchements académiques dans nos universités qui n’augurent pas de lendemains meilleurs pour notre pays. A quand la concrétisation du projet de création des universités de Sikasso, Tombouctou et Gao ?

Depuis très longtemps, c’est le chevauchement des années académiques qui est à la vogue dans nos universités publiques. Une problématique majeure qui plombe la qualité des enseignements donnés et qui hypothèque l’avenir du pays.
En effet, la qualité de l’enseignement supérieur au Mali pose de plus en plus problème. Et pour cause, les années académiques se suivent et se chevauchent à tel point qu’on ne sait plus où elles commencent et quand elles se terminent.
Une situation qui découle de plusieurs facteurs, dont les grèves successives des étudiants qui, souvent, sont dues au retard des bourses. Aussi, ces dernières années, nos universités connaissent des séries de grèves des professeurs réclamant des améliorations dans leurs conditions de vie et de travail.
À cause de l’insuffisance des infrastructures, des enseignants et les agitations liées aux mouvements de grèves, le Mali compte actuellement des milliers d’étudiants de carrière. Des étudiants qui ont doublé ou triplé des classes parce qu’il n’y a pas de cours à plus forte raison des examens.
Toute chose qui menace l’avenir des apprenants qui sont les plus touchés par les imperfections.
Au Mali, la triste réalité est qu’au lieu de 3 ans pour obtenir la licence, les étudiants des universités publiques passent souvent 5 à 6 ans d’études. Pire aussi, ils se retrouvent avec une licence qui ne garantit pas un emploi. Selon le président du patronat malien, chaque année ce sont 300 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi alors que l’État n’en crée de 50 000. Or, dans d’autres secteurs, les entreprises manquent de ressources humaines faute de main-d’oeuvre qualifiée d’où l’adéquation de l’offre du marché et les besoins de formation qui s’impose.
C’est pourquoi après l’obtention du bac un nouveau combat s’ouvre pour les nouveaux bacheliers. Du moins, pour l’écrasante majorité dont les parents n’ont pas les moyens de les envoyer étudier à l’extérieur ou de les inscrire dans une université privée.
Les autorités sont interpelées à diligenter le projet de création des Universités de Sikasso, Tombouctou et Gao. L’initiative de la création de ces universités régionales date de 2015. L’objectif est de désengorger la ville de Bamako, diminuer le flux d’étudiants dans les universités et permettre aux habitants de ces régions d’effectuer leur cursus universitaire à moindre coût.
Les autorités de la transition ont décidé de concrétiser cet important projet pour l’enseignement supérieur et pour le développement du pays. La question a été évoquée par le Premier ministre Choguel Kokala Maïga lors d’un Conseil de Cabinet réunissant les membres du gouvernement et portant sur l’examen des avant-projets de loi créant des universités à Gao, Sikasso et Tombouctou, ensuite soumis à l’adoption par le CNT.
Donc, les autorités doivent diligenter ce projet pour permettre aux étudiants d’étudier dans les meilleures conditions et être à l’abri des années interminables que nos universités connaissent actuellement.

PAR MODIBO KONE

Info Matin

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