Après des arrêts de travail successifs de 72 heures à la veille de Noël, de 120 heures du 7 au 11 janvier, le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 a entamé, depuis ce 21 janvier, une grève de 240 heures, soit 10 jours. Aussi, à la fin de cette grève et après évaluation de la situation, le Collectif n’exclus pas la possibilité d’autres actions plus vigoureuses si ses doléances ne sont pas satisfaites. C’est donc dire que la reprise normale des cours après les congés de Noël n’est pas pour demain, et cela au grand dam des élèves maliens.
Depuis ce lundi 21 janvier, les établissements scolaires aux niveaux préscolaire, fondamental et secondaire sont paralysés. Motif : grève du Collectif des enseignants signataires du 15 octobre 2016 doublée de rétention de note. Les négociations entamées entre le collectif et le gouvernement ont échoué, depuis la semaine dernière. Malgré des points d’accord sur certains points du cahier de doléances, les enseignants ont mis en exécution leur menace de grève. Entre la surenchère des syndicats enseignants et un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements, l’avenir de nos enfants, voire du pays, se trouve hypothéqué. Une violation flagrante du droit de ces enfants qui ne demandent qu’à aller à l’école.
Face à cette situation qui interpelle la conscience collective, il est du devoir de tout un chacun, parents d’élèves, syndicats d’enseignants, enseignants, société civile de mettre un peu du sien pour que les enfants retrouvent le chemin de l’école.
Il urge de trouver une solution durable à cette situation qui n’a que trop duré même si le spectacle des enfants, qui vadrouillent dans la rue, faute de cours, ne semble plus indigner personne.
Visiblement, le bout du tunnel n’est pas pour demain.
Sans avoir la prétention de faire l’avocat du diable, nous estimons aujourd’hui que la responsabilité première de cette situation qui prévaut actuellement au niveau de l’enseignement public incombe à l’État. Car en la matière, il s’agit avant tout d’un manque de respect de ses engagements suite à des protocoles d’accord. Toute chose qui est mise en avant par les syndicats pour se radicaliser.
Aujourd’hui, la pratique est connue de tous, le gouvernement conclut des accords avec des syndicats et peinent à les mettre en application.
Aussi, au-delà de sa mauvaise foi souvent dénoncée par les syndicats, le gouvernement par manque d’autorité est aussi très laxiste sur le respect des principes de grève (la loi pas de travail, pas de salaire). En conséquence, les enseignants, qui boudent les classes, continuent à percevoir entièrement leurs salaires pour mieux préparer un prochain.
Au total, 8 points sont inscrits sur le préavis de grève des syndicats enseignants dont, entre autres : l’octroi d’une prime de documentation ; l’octroi d’une prime de logement ; l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale en conseil des ministres.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin