Pour les populations du Centre, les années et suivent et se ressemblent ; tout au moins sur le plan sécuritaire ou l’étreinte des terroristes semble toujours plus forte. Depuis la fin 2020, la persécution des terroristes s’accentue, notamment à Farabougou et Dogofri où l’on a par moment la nette impression que les populations sont laissées pour compte par les autorités de la transition, malgré les promesses d’un Mali meilleur.
Selon des sources locales, les habitants de Farabougou et presque ceux de toute de la commune de Dogofry (Ségou, cercle de Niono) sont toujours assiégés par des présumés djihadistes. De sources locales affirment que les assaillants ont brûlé de nombreux champs de riz dans la zone. «Lorsque nous partons pour travailler au champ, les terroristes nous attaquent et tuent les gens. L’Etat doit s’attendre à la famine cette année. Pour moi, la famine va arriver dans toute la région. Parce que ce cercle de Niono a été touché, particulièrement Dogofri», prévient un élu de la zone.
Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU, rendu public en décembre dernier, en dit long sur cette situation ubuesque qui dure depuis des mois. Selon ce dernier rapport de Antonio GUTERRES, la situation dans le Centre du Mali reste très préoccupante.
Une série de violences graves a été enregistrée dans la Région de Ségou où, depuis début octobre, le village de Farabougou et des villages voisins de la Commune de Dogofri (Niono), ont été la cible d’attaques et de blocus de la part de ce que l’on présume être des combattants extrémistes. ‘’Le siège et le blocus des villages ont causé la mort d’au moins six civils et fait des dizaines de blessés, et se sont traduits par l’enlèvement d’au moins 20 civils, le déplacement de plus de 2.000 familles des villages des communes de Dogofri, de Mariko, de Siribala et de Sokolo et des vols de bétail’’, peut-on lire dans le même document.
De plus, on estime que près de 4.000 personnes sont actuellement bloquées dans le village de Farabougou, privées d’accès aux biens de première nécessité et aux soins de santé, et constamment menacées de violences.
Selon le secrétaire général de l’ONU, la situation n’est pas meilleure dans la Région de Mopti où les milices d’autodéfense et les groupes extrémistes ont continué d’exploiter les conflits intercommunautaires, alimentant la violence contre les civils et entraînant des atteintes à la sécurité, principalement dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro. Les groupes terroristes, en particulier le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) et l’État islamique du Grand Sahara (EIGS), ont continué d’étendre leur influence dans le Centre, et ont attaqué et menacé les populations locales de plusieurs villages.
Avec le Nord et le Centre où règnent en maîtres les extrémistes violents, le Sud qui connaît des incertitudes liées à une campagne agricole ou cotonnière périlleuse et une région de Ségou, grenier du Mali, où la récolte du riz est également en péril à Niono à cause du terrorisme qui étend davantage ses tentacules, le pire est à craindre. A cela s’ajoute une pandémie de Covid-19 à contenir.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : INFO-MATIN