Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Sans Tabou: EDM, manque de volonté politique face à un problème récurent

Appelé pour tenter de redonner un nouveau souffle à une entreprise usée par des années de mauvaise gestion et de manque d’investissement, le nouveau DG de la société Energie du Mali (EDM Sa) a dépeint le tableau peu reluisant de 30 ans de parcours de sa structure. La révélation faite devant la presse, le vendredi dernier, fait froid au dos et en dit long sur le bilan de l’exercice démocratique dans notre pays, depuis plus de 30 ans.

 

À en croire Oumar DIARRA, EDM Sa n’a bénéficié d’aucun investissement structurant, depuis plusieurs décennies. Cette situation met clairement en cause la volonté ou l’incapacité des différents régimes à trouver des solutions idoines aux difficultés de ce secteur pourtant vital pour l’économie et le développement du Mali. En fait, l’EDM après ces nombreuses années d’indépendance est incapable de fournir normalement du courant aux populations. Un problème qui tombe mal en cette période de canicule couplée au ramadan.

Au Mali, les coupures intempestives du courant occupent toutes les discussions, depuis quelques moments, au point que ces coupures font désormais partie du quotidien des Maliens. La question a été à l’origine de manifestations dans plusieurs localités du pays, à l’image de Mopti et de Douentza.

Jusque-là, les autorités en charge de la gestion du courant avaient justifié cette situation peu confortable par plusieurs raisons, notamment la vétusté du matériel, l’offre d’énergie insuffisante par rapport à la demande, en période de forte consommation, les surcharges sur le réseau de distribution, etc.

Mais depuis vendredi dernier, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute qu’EDM-Sa souffre d’un problème de gouvernance, voire un manque de volonté politique à trouver une solution durable à un problème récurrent.  En tout cas, par la voix de son actuel DG, nous apprenons qu’à EDM, le résultat cumulé en fin 2020 présentait un déficit de plus de 200 milliards de FCFA, avec une dette fournisseur d’exploitation insoutenable d’environ 150 milliards de FCFA.

Comme conséquences, depuis quelques semaines, les coupures d’électricité deviennent de plus en plus récurrentes à Bamako et dans les capitales régionales. Ces coupures intempestives constatées de jour comme de nuit sont fortement dénoncées par une population déçue.

Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle, nombreux dégâts sont causés par les délestages d’EDM, tant sur les installations des abonnés que sur leurs chiffres d’affaires.

À regarder de près, il serait trop facile de faire porter toute la responsabilité de cette situation déplorable aux seules autorités actuelles qui d’ailleurs multiplient les initiatives pour trouver une solution durable.

Comme l’atteste la construction en cours de la centrale de 100 mégawatts de Sirakoro pour un montant de 100 milliards de F CFA.

Pour le DG actuel, les difficultés de sa société résultent d’un manque d’investissement structurant pendant plusieurs décennies.

Au lendemain de la célébration du 31e anniversaire, cette révélation tombe comme un pied de nez aux dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’entreprise et même à nos démocrates sincères et convaincus qui vantent une démocratie dont le seul mérite est d’avoir chassé le régime dictatorial du GMT et instaurer un multipartisme démocratique, qui n’a profité qu’aux seuls gouvernants.

Si la révolution a permis de chasser le général Moussa TRAORE, du pouvoir, visiblement, les réclamations du Peuple ont été sacrifiées par des opportunistes. Car, elle, la démocratie, puisqu’il faut l’appeler ainsi, qui était censée mettre fin à la mauvaise gouvernance, à la corruption, à la délinquance financière, à la gabegie, au népotisme, au favoritisme, peine à satisfaire le peuple.

Hélas, la démocratie a plutôt accentué toutes ces pratiques dignes de l’époque de la dictature et même pires.

Sous l’ère démocratique, depuis plus de 30 ans, le Mali vit sous perfusion, aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économiques.

Et les difficultés que connaît la société EDM-Sa ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg.

Pour continuer de croire à la démocratie comme système de gouvernance, nous sommes obligés de faire sienne cette citation de Alfred E. Smith : «Tous les méfaits de la démocratie sont remédiables par davantage de démocratie».

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance