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Sans Tabou: ‘‘déstabilisation des institutions’’, chasse aux menus fretins ?

Depuis quelques semaines, nous assistons à des arrestations extrajudiciaires de personnalités politiques accusées, à tort ou à raison, d’appeler à la « déstabilisation des institutions de la République ». Certes, l’incitation à la violence au soulèvement sont des actes condamnables par loi fondamentale de notre pays, mais le caractère sélectif de la chasse à l’homme engagée par la Direction générale de la sécurité d’État (DGSE) devient de plus en plus flagrant, au point d’indigner le commun des Maliens.

Selon que l’on s’appelle Clément Dembélé, Me Tall ou Mariko… on peut est être désormais dans le collimateur de la DGSE. En tout cas, depuis le samedi dernier, deux personnalités politiques sont entre ses mains. Il s’agit du Pr Clément Mamadou Dembélé de la Plateforme de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) et Nouhoum SARR, Président du Parti Front Africain pour la Démocratie (FAD). C’est le Pr Dembélé qui a été le premier arrêté ce 9 mai 2020, suivi de M. SARR, ce lundi 11 mai. Avant eux, c’était l’ex-député de Kati Bourama Tidiane TRAORE dit Bananzolé Bourama et compagnons qui avaient été interpelés par le Camp I de la Gendarmerie de Bamako.
Toutes ces personnalités ont été, selon nos informations, arrêtées suite à des propos jugés attentatoires à la stabilité du pays.
Pourtant, avant ceux-ci, d’autres personnalités politiques, non moins connues, ont aussi fait des sorties très remarquées de nature à appeler à la révolte sans être inquiétées.
C’est le cas du Dr Oumar MARIKO et de Choguel Kokala MAIGA qui ont tous lancé des appels allant dans le sens du soulèvement populaire contre le régime.
A Kolondièba, le Dr Oumar MARIKO, à la suite d’une marche avortée à l’appel de son parti (SADI), avait clairement invité ses militants et d’autres victimes du système à se mobiliser contre le pouvoir en place. « Si la Cour valide la liste RPM-URD de Kolondiéba, on doit s’organiser par tous les moyens possibles pour renverser le régime. C’est ce qu’il faut, il n’y a pas d’autre solution », a-t-il galvanisé la troupe.
Comme si cela ne suffisait pas, le Dr Oumar Mariko en rajoute à la confusion : « On doit tout faire démocratiquement pour faire partir le Président IBK », a dit le Dr Mariko ce lundi 27 avril à Kolondièba.
Ici, à Bamako, dans une tribune publiée sur sa page Facebook, le 10 mai 2020, sous le titre « Constance dans la résistance », le Dr Choguel Kokala MAIGA, non moins président du MPR, lance un appel, à peine voilé, à la révolte populaire.
« La seule option qui reste aux Maliens est de résister et de persévérer dans la résistance. Il nous incombe, face aux actes prévus tendant à nous priver de ce qui nous est exclusif, une et indivisible, de refuser, et d’assumer le refus ».
Au regard de ce qui précède, on peut estimer qu’il y a là matière à s’inquiéter pour la stabilité des institutions de la république.
Pourtant, aucun de ces deux dinosaures de la classe politique n’a été inquiété par ces propos.
Mais il s’en est fallu qu’un certain Clément DEMBELE ou Nouhoum SARR dénonce la mauvaise gouvernance pour que la DGSE s’offre en en spectacle en procédant leur arrestation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle trajectoire des autorités depuis quelques semaines, inquiète les observateurs qui dénoncent une entrave aux libertés publiques et aux droits les plus élémentaires des citoyens.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin

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