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Présidence de l’AN: l’arnaque !

L’enfumage sur l’âge réel de Moussa TIMBINE qui lui a valu d’être choisi par IBK Président de l’AN, dans le cadre de sa présumée politique de promotion des jeunes, et l’édulcoration des propos présidentiels, ont fini de transformer notre démocratie en festival de brigands. Où est l’entourloupe ?

Dans une atmosphère sépulcrale s’est ouverte, ce lundi, la première séance de la 6e législature dont le point nodal était l’élection du Président de l’Assemblée nationale. Les dés étant pipés, le Président de l’institution était connu d’avance du fait d’une ingérence crapuleuse dans les affaires parlementaires, l’Assemblée nationale étant indépendante des pouvoirs législatif et judiciaire.

Une jeunesse usurpée
En se risquant à justifier le hold-up qui l’a porté à la tête de l’Assemblée nationale, Moussa TIMBINE apporte de l’eau au moulin de ceux qui le taxent d’illusionnisme dantesque : ‘’je pense qu’ils ont souhaité laisser la place à la jeunesse, conformément au vœu du Président de la République qui, lors de son investiture, a tenu à clamer que ce mandat est placé sous le signe de la jeunesse ; sous le signe de la promotion de la jeunesse’’. La jeunesse, voici la trame de la campagne de Moussa TIMBINE dont les conditions rocambolesques de l’élection, dans sa circonscription déjà, resteront à jamais gravées dans les pages les plus sombres de l’histoire démocratique du Mali. La jeunesse, voici le gris-gris qu’il ressort (un tantinet cohérent sur le coup) pour expliquer le Choix porté sur lui par le Président IBK et non par ‘’ils’’ (les députés). Les ‘’ils’’ ont des comptes à rendre au peuple sur leur compréhension de l’article 64 de la Constitution du 25 Février 1992 : ‘’tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres de l’Assemblée nationale est personnel. La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d’un mandat’’.
Pour ce qui est du fonds de commerce politique du Président nommé à l’Assemblée nationale, il n’est que pure fabulation. Parce qu’à supposé que le Président IBK a promis monts et merveilles à la jeunesse malienne au cours de son second et dernier mandat, le Président de l’Union de la Jeunesse du RPM (UJ-RPM), de la jeunesse de l’Alliance ‘’Ensemble Pour le Mali’’ (EMP), le Président élu à l’Assemblée nationale au nom de cet intérêt politique soudain du locataire de Koulouba, Moussa TIMBINE, logiquement, ne figure plus sur la liste des bénéficiaires. En effet, en interrogeant la Charte africaine de la jeunesse, on découvre dans les définitions : ‘’« Jeune » : Aux fins de la présente Charte, signifie toute personne âgée de 15 à 35 ans’’. Champion olympique des ratifications, le Mali a ratifié cette Charte (une disposition supranationale) qui confond à présent un de ses chefs d’institution. Selon des sources crédibles, Moussa TIMBINE a franchi le seuil des 45 ans et met le cap sur la cinquantaine. Au pays des vertus, on appelle ça un ancien jeune ou un jeune vieux.
Il est donc clair que si l’honorable ( ?) est propulsé à la tête de l’Assemblée nationale, c’est bien pour d’autres considérations dont seul le Président IBK détient les tenants et les aboutissants.
Connaissant son âge réel, revendiquant tout de même une jeunesse qui remonte à plusieurs années à présent, le Président de l’Assemblée nationale se rend coupable d’usurpation de titre et de qualité, de parjure.
Au demeurant, si le Président IBK avait vraiment le souci de la promotion de la jeunesse, à l’Assemblée nationale, il y a quelqu’un qui mériterait doublement d’occuper la présidence, à savoir l’honorable Salimata TRAORE, élue dans la circonscription électorale de Ségou. Un, avec ses 26 ans, elle est la plus jeune de l’Assemblée nationale. Aucune contestation possible à ce niveau. Deux, en tant que femme, et au nom de la loi N° 052 du 18 Décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, pour elle, hériter de la présidence ne serait nullement un scandale. Elle serait le prototype de la promotion du genre et de la jeunesse.

Un engagement adultéré
L’erreur ne se limite pas à la personne, mais s’étend également et surtout à l’objet, à savoir la promesse présidentielle de faire réussir la jeunesse, comme si cela se décrétait. Les propos du Président IBK sont volontairement tronqués, adultérés et édulcorés. Voici ce que dit exactement IBK dans son Discours de prestation de serment du 4 septembre 2018 : ‘’ Je veux faire de la jeunesse, la grande cause de ce nouveau mandat et je veux être jugé sur cela. Elle constitue la majorité silencieuse, qui souffre et peine à trouver repères, opportunités et perspectives. J’engagerai un pacte national pour la jeunesse, à travers des investissements considérables dans la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que la promotion de l’emploi’’. Comme peuvent faire le constat tous ceux qui sont dotés d’un esprit critique, les deux premières phrases sont une incantation et un constat d’échec d’une gouvernance erratique. La seule promesse est relative à la refondation de notre système éducatif et de formation, ainsi que la promotion de l’emploi. Ce sont les mêmes promesses phraseuses de tous les chercheurs de pouvoir, des baudruches qui éclatent au premier coup de vent. A banna ! IBK n’a jamais promis un poste électif à un jeune, en tout cas pas dans son discours officiel (bien sûr, tout le monde n’est pas dans le secret des scrutins et des délibérations des salons feutrés). Le choix de Moussa TIMBINE doit tirer sa légitimité des délibérations de salon, certainement pas de la légitimité des urnes. Il ne s’inscrit dans aucune politique de promotion des jeunes. De 2013 à 2018, IBK a-t-il fait la promotion (véritable) de combien de jeunes qui ne sont pas du cercle de ma famille d’abord ?
Remontons encore dans le temps pour clouer au pilori les bonimenteurs. Dans sa déclaration de candidature, en 2018, le Président candidat IBK étrennait : ‘’en tête de priorités, je placerai la sécurisation de notre territoire national. (…) Je m’attacherai aussi à relever entièrement et définitivement le triple défi de la restauration de la paix, de la reconquête de l’unité nationale, et de la réussite de la réconciliation’’. On constatera aisément, ici, que les jeunes ne viennent pas en tête de la hiérarchie des priorités du Président IBK et quand il y fait référence, c’est pour radoter : ‘’en ce qui concerne l’emploi des jeunes, une démarche plus pragmatique va être adoptée. Elle visera à réduire les offres précaires, à multiplier les opportunités dans les secteurs réellement émergents et à soutenir les initiatives d’auto-emploi’’.
Même dans le ‘’Projet de Programme 2018-2023’’ ‘’ANW KA MALIBA BE KA TAA NYE’’ ou ‘’NOTRE GRAND MALI AVANCE’’, la jeunesse n’est pas la super star (à lire à partir de la page 36).
Comment par un tour de passe-passe, l’on nous tient un discours lénifiant d’un mandat qui serait placé sous le signe de la jeunesse ? Insultez la démocratie, trimballez-la, traînez-la dans la boue d’infâmes ambitions ; mais respectez l’intelligence des gens…
PAR BERTIN DAKOUO

 

Source: info-matin

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