Après l’organisation du concours d’entrée à la fonction publique sans contestation, les autorités de la transition viennent de réussir avec brio l’organisation de l’examen du Diplôme d’étude fondamentale (DEF). Qui l’aurait cru. Un DEF sans fuite de sujet ? C’est désormais possible au Mali après plusieurs années marquées par des fuites.
Commencées ce lundi, les épreuves du DEF session 2022 se sont achevées avant-hier mercredi sur une bonne note. Comme dirait l’autre : ‘’quand c’est bon il faut le dire’’. ‘’Djanjo’’ aux autorités de la transition pour avoir relevé le défi.
Après des années chaotiques marquées par des fuites de sujets, la mauvaise organisation ou des mouvements de grève, les autorités de la transition en général, et les autorités scolaires en particulier, viennent de réussir à organiser des examens de DEF sans fuite de sujet. Cette prouesse a été saluée à l’unanimité par tous les Maliens soucieux de l’avenir de notre pays.
Durant des années, la confidentialité des sujets d’examens était devenue un sérieux problème si bien que les épreuves se pavanaient sur les réseaux sociaux avant le jour de l’examen. Les sujets d’examens et leurs corrections étaient quasiment devenus un business pour des jeunes chômeurs. Et du côté des candidats et des parents, c’était la foire aux sujets.
Et c’est un secret de polichinelle que des milliers de jeunes Maliens ont obtenu leurs diplômes à travers ces fuites de sujets, sans le niveau requis.
Si les futurs cadres du pays passent par la fraude ou la tricherie, nous devrions nous inquiéter pour l’avenir du système éducatif malien et par ricochet le devenir du pays.
La triste réalité est que le phénomène de fuite de sujets qui était un tabou au Mali était devenu monnaie courante ces dernières années.
Auparavant, le choix des sujets se faisait de manière secrète et minutieuse pour éviter le risque de fuite. Mais ces dernières années, les Maliens ont été témoins des fuites de sujets d’examens sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence sur le rendement des apprenants. Il oriente les candidats vers les réseaux sociaux, en oubliant les cahiers. Au lieu de se concentrer sur la révision des leçons à la veille des examens, les élèves fondent l’espoir sur d’éventuelles fuites de sujets. Heureusement, l’on peut espérer que cette triste réalité sera désormais un mauvais souvenir dans notre pays.
Cette année, la bonne organisation du DEF est à l’actif du département de l’Éducation nationale et de l’ensemble des enseignants qui ont démontré que le Mali est capable d’organiser des examens sans fraude et fuite de sujets.
Espérons que cette cadence soit maintenue pour les autres examens de fin d’année 2022 et pour les années à venir.
PAR MODIBO KONE
Source : Info-Matin