A plus de cinq mois de sanctions politiques et économiques, les Maliens gardent toujours l’espoir et espèrent la levée de l’embargo lors du prochain sommet des chefs d’État de la CEDEAO prévu ce 3 juillet 2022 à Accra au Ghana. Cela, après la visite à Bamako d’une délégation de l’organisation sous-régionale, conduite par son médiateur, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan.
Ainsi arrivé le 23 juin 2022 à Bamako dans le cadre du suivi du processus de sortie de crise entre le Mali et la CEDEAO, le médiateur, Goodluck Jonathan, a affiché son optimisme et a salué les efforts des autorités de la transition engagées dans un processus de retour à l’ordre constitutionnelle normal. « Je peux vous dire que nous sommes heureux de constater les progrès effectués jusqu’ici par le gouvernement sous l’autorité du président de la transition. Je suis convaincu que très bientôt, les populations maliennes vont se rendre compte, effectivement du travail abattu par les autorités pour atteindre ce niveau de progrès pour une bonne marche de la Transition au Mali », a-t-il déclaré.
C’est là, une note qui donne désormais l’espoir à tout un peuple patient de voir les sanctions politiques et économiques contre le Mali levées. Aussi, l’adoption de la loi électorale peut-elle également être perçue comme des efforts visant à convaincre les chefs d’État de l’organisation quant à la bonne volonté du Mali à aller vers une sortie définitive de crise ? Aujourd’hui, tout porte à le croire. Certes aucun chronogramme n’a été encore rendu public, mais la fixation du délai de la transition et la promulgation de la loi électorale par le chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, sont désormais les éléments matériels sur lesquels les négociations pourraient porter.
C’est pourquoi, il faut certainement voir, derrière la promulgation de cette loi, un devoir de responsabilité dont le but est d’avoir un compromis avec les chefs d’État de la CEDEAO. Mais, la seule question que l’on doit se poser est de savoir si réellement l’organisation sous-régionale va se reconnaître dans ces différentes décisions. Surtout quand on sait que des voix s’élèvent déjà pour dire que la nouvelle loi électorale donne une possibilité aux autorités militaires, particulièrement à Assimi Goïta, de démissionner à quatre mois de la fin de la transition pour se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
En tout cas, le rejet de ce document par les chefs d’État de la CEDEAO pourrait encore retarder la levée effective des sanctions contre le Mali, mais également provoquer un blocus politique à Bamako. Une situation dont le pays a nullement besoin au regard des réalités actuelles. C’est pourquoi, il ne faut pas trop espérer sans être sûr de tout. Ce qui est certain, c’est que les autorités semblent être, cette fois-ci, très déterminées à voir le bout du tunnel. De toutes les façons, tout dépendra de ce qu’elles ont comme garantie à donner aux chefs d’État qui, à leur retour, doivent être aussi un peu flexible et surtout accepter de compatir à la souffrance du peuple malien.
Ousmane BALLO
Source : Ziré