-Pourquoi le silence de Hamane Niang ?
Depuis mercredi 21 juin 2023, des dirigeants sportifs du basket-ball malien sont sur le coup d’une suspension par Fiba-monde dans le cadre du dossier dit du “harcèlement sexuel”, qui avait défrayé la chronique dans le ciel sportif malien il y a de cela bientôt 3 ans. Ces dirigeants “innocents” ont écopé de lourdes sanctions. Il s’agit de 8 ans pour Harouna Boubacar Maïga (Ex-président de la Fédération Malienne de Basket-ball), 4 ans pour Amadou Traoré (Ex 1er vice-président) et 6 ans pour Seydou Maïga (ancien Secrétaire général). Amadou Bamba (ancien entraîneur de l’équipe nationale du Mali) est suspendu à vie de l’exercice d’une fonction ou de la participation à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA. Et enfin, Fatoumata Diallo (ancienne entraîneuse adjointe de l’équipe nationale du Mali) écope de deux ans de suspension. Une décision taillée sur mesure. Selon nos informations, les intéressés sont prêts aujourd’hui à mettre tous les moyens légaux pour attaquer cette décision devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Dans ce dossier, beaucoup de maliens n’arrivent pas à comprendre le silence de notre compatriote Hamane Niang. Et pourtant, lui-même, il a été blanchi dans ce même dossier sur le “harcèlement sexuel”.
Cette décision de Fiba-monde est tombée, seulement 24 heures (mardi 20 juin) après la conférence de presse de Me Jean Claude Sidibé, président de la Fédération Malienne de Basket-ball, sur la protection des enfants et le dossier sur le “harcèlement sexuel”. Et cette rencontre avec la presse a été bien appréciée par certains responsables de l’instance dirigeante du basket-ball africain. Auparavant, le 1er responsable du basket-ball malien avait dénoncé cette affaire montée de toutes pièces devant les responsable de Fiba dont notre compatriote Hamane Niang (Président de Fiba-Monde) lors du congrès de Fiba-Afrique tenu à Maputo, au Mozambique, du 9 au 10 juin derniers.
Me Jean Claude Sidibé a dit ses quatre vérités avec un ton ferme. Il n’arrive pas à comprendre les raisons de cette mise à l’écart. “Trois dirigeants maliens sont écartés sans être sanctionnés. Le seul crime de ces dirigeants, c’est d’avoir refusé de communiquer aux enquêteurs les états financiers de la Fédération Malienne de Basket-ball. En fait, Fiba donne quel financement au Mali ? Rien, je dis bien rien.” Parole du 1er responsable du basket-ball malien. S’agissant du rapport Mac Larren sur la protection des mineurs, il a été très catégorique : “ce rapport a été un flop, un vrai flop, n’ayant abouti à rien car manipulé par des individus tapis dans l’ombre avec un seul idéal, à savoir récupérer la fédération de basket-ball. Cette enquête aurait eu meilleur résultat si elle avait été confiée à Fiba Afrique. Un rapport maquillé dirigé par des personnes contre d’autres, mais jamais la vérité n’a été cherchée. Je demande que Fiba-Monde prenne une décision par rapport aux dirigeants maliens. Nous avons souffert et nous souffrons encore du fait que des dirigeants innocents sont encore écartés du basket-ball.”
Aujourd’hui, la FIBA vient d’imposer des sanctions contre ces dirigeants. Ainsi, l’ex-entraîneur de l’équipe nationale, Amadou Bamba, a été suspendu à vie de l’exercice d’une fonction ou de la participation à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA. En plus, il doit payer une amende de 80 000 CHF. Alors qu’il n’a jamais été déclaré “coupable” dans cette affaire. Malheureusement, l’image de cet homme est désormais ternie à des fins inavouées et pour rien. Selon nos informations, il est divorcé de ses deux épouses dont l’une vient d’être remariée. Ce fut un coup dur pour lui.
Fatoumata Diallo, ancienne entraîneuse adjointe de l’équipe nationale du Mali, écope de deux ans de suspension de l’exercice d’une fonction ou de la participation à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA. Alors que cette dernière a été nommée à ce poste, seulement deux semaines auparavant.
S’agissant de l’ex-président de la Fédération Malienne de Basket-ball, Harouna Boubacar Maïga, il a eu la plus lourde sanction. Il écope de 8 ans de suspension d’exercer une fonction ou de participer à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA. En plus, il doit payer une amende de CHF 20 000. Pour quelle raison? On ne sait pas trop.
Quant à Seydou Maïga, ancien secrétaire général de la FMBB, il est suspendu pour 6 ans d’exercer une fonction ou de participer à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA, en plus d’une amende de CHF 10 000.
L’ex-1er vice-président de la Fédération Malienne de Basket-ball, Amadou Traoré, qui n’a participé qu’à une seule réunion, s’est vu sanctionné pour 4 ans de l’exercice d’une fonction ou de la participation à toute activité de la FIBA ou liée à la FIBA, en plus d’une amende de CHF 5 000.
Joint par nos soins, il se dit très serein. “J’ai compris et je reste serein. Toute la famille du basket-ball sait que personnellement je ne suis pas concerné par cette affaire. Toutes les décisions ont été prises de manière collégiale par le bureau fédéral tout entier surtout par rapport au communiqué que j’ai signé et par rapport à l’envoi des états financiers. Il fallait sanctionner; nous éliminer pour l’élection du nouveau bureau fédéral. C’est tout. Mais, la vérité triomphera un jour “, dira-t-il.
Depuis Hammamet, en Tunisie où il se trouve pour les 2èmes Jeux Africains de Plage, Me Jean Claude Sidibé, très abattu par cette décision “flagrante“, a réagi face aux sanctions “imposées” par Fiba contre des dirigeants maliens. “Tout le Mali sait de qui ça vient. C’est totalement contraire à ma prise de parole au congrès de Maputo et à la réaction du directeur de Fiba-Afrique qui nous a soutenus et de l’ensemble des délégués qui ont trouvé injustes ces mises à l’écart. Mais, l’agenda de quelqu’un passait par ce forcing. Les intéressés vont très certainement contester devant les juridictions helvétiques, mais c’est eux qui en décideront. C’est regrettable que des Maliens essayent de détruire des Maliens. Comment comprendre que ceux-là qui sont suspendus ne sont pas sanctionnés mais seulement mis à l’écart. L’humanité ne vit pas d’un jour; on aura tous compris ce dernier baroud. Dieu aidera la vérité inchallah.”Parole de Me Jean Claude Sidibé, président de la Fédération Malienne de Basket-ball.
En tout cas, selon nos informations, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) sera bientôt saisi par les intéressés afin de rétablir la vérité, rien que la vérité. Il nous est revenu que trois des enquêteurs sont décédés.
Dans tout ça, en tant que président de Fiba-Monde, le Malien Hamane Niang, a joué quel rôle dans ce dossier ? Les Maliens veulent mieux comprendre. De toutes les façons, son mandat se termine dans quelques semaines. Le qatari qui occupe le poste de vice-présidence doit lui succéder lors du Congrès mondial du 20 au 22 août 2023, à Manilles, aux Philippines. C’est exactement lors de ce congrès que la situation des dirigeants sportifs maliens devrait être discutée. Et brusquement, ces sanctions tombent aujourd’hui. Pourquoi?
El hadj Alou B. HAIDARA
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Me Jean Claude Sidibe, président de la Federation malienne de basketball :
Les gens doivent savoir que l’ensemble des formateurs et dirigeants du basketball sont de bonnes mœurs
Les responsables de la Fédération malienne de basketball (FMBB) étaient face à la presse le mardi 20 juin dernier, à l’hôtel Millénium pour présenter le nouveau document élaboré par l’instance dirigeante du basketball malien et ses partenaires, dont l’ONG Terre des hommes afin de protéger les jeunes athlètes contre les harcèlements et abus sexuels en milieu de basketball. Cette conférence de presse était animée par Me Jean Claude Sidibé, président de la Fédération malienne de basketball, en présence de ses deux vice-présents, Djibrilla Cissé et Mamadou Famanta, ainsi que de plusieurs membres du bureau fédéral.
Ce document de 16 pages intitulé “La politique de sauvegarde contre les abus en milieu du basketball” a été élaboré par la Fédération malienne de basketball en partenariat avec l’ONG Terre des hommes, Aide à l’enfance. Il met à la disposition des acteurs de basketball des messages clés pouvant être utilisés pour faciliter la sensibilisation et la compréhension de la politique de sauvegarde. Dans son intervention, le patron du basketball malien, a expliqué qu’en 2022, la Fédération malienne de basketball a lancé une politique de sauvegarde comme document contraignant pour tous ses membres affiliés. Conformément à cette politique, nous entreprenons des activités pour nous assurer que nos personnels, nos opérations et nos programmes ne nuisent pas aux enfants, jeunes ou adultes et ne les exposent pas au risque de subir un préjudice. Nous veillons également à ce que des procédures efficaces soient mises en place pour gérer les sujets de préoccupation dans le domaine de la sauvegarde, et pour que tout sujet d’inquiétude quant à la sécurité d’un enfant, d’un jeune ou d’un adulte en milieu de basketball soit signalé aux personnes et mécanismes prévus par la politique de sauvegarde, a-t-il précisé. Il a également indiqué que le Mali et le secteur du basketball ont été l’objet de plusieurs critiques ces dernières années pour cause d’actes de pédophilie. Il y a quelques années, une bombe s’est abattue sur notre pays. Le Mali a été considéré pendant longtemps comme une terre de pédophilie. Depuis deux ans, nous nous sommes battus pour prouver que nous nous ne sommes pas cette terre de pédophilie. Il peut y avoir des brebis galeuses ici comme ailleurs. Mais, les gens doivent savoir que l’ensemble des formateurs et dirigeants du Mali sont de bonnes mœurs, a-t-il poursuivi.
Concernant ce document, il a mentionné que la Fédération malienne de basketball s’est soumise à la volonté de la FIBA de faire adopter des textes contre les abus en milieu du basketball. C’est la première fois dans l’histoire du basketball mondial qu’un pays élabore et adopte des textes sur la sauvegarde de ses propres enfants. LONG Terre des hommes, nous a beaucoup aidés avec l’association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie AJCAD. Il est important de rappeler que le nouveau document a été adopté lors du Conseil national de la fédération tenu le 10 mai dernier, a-t-il laissé entendre.
Mahamadou Traoré
Aujourd’hui-Mali